Mais celui qui t’a parlé est sous terre.
Il est dans l’eau. Il est dans le vent.
Ou plus loin peut-être.
Avec cette page je ferme la porte, je pousse le verrou.
Désormais je serai ailleurs, en haut ou en bas.
Toi, éteins ta bougie et interroge-toi :
où va le mystère des choses vécues ?
Tes oreilles ont-elles retenu une seule parole ?
Laisse là le dit du sang
tourne ton âme vers le mur
et tes larmes vers le couchant.
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Lucian Blaga (1895-1961) – L’éloge du sommeil (Lauda somnului, 1929) – Traduit du roumain par Sanda Stolojan