Dépôts de carbonates et d’argiles détectés par MRO au fond du cratère McLaughlin
Carbonates et argiles détectés au fond d’un cratère martien.
En étudiant des données relevées avec le spectromètre CRISM (Compact Reconnaissance Imaging Spectrometer for Mars) de la sonde spatiale Mars Reconnaissance Orbiter (MRO cartographie la surface de Mars depuis 2005), une équipe de chercheurs a identifié la présence de carbonates et d’argiles au fond du cratère Mc Laughlin. Situé dans la partie ouest de la région d’Arabia Terra, son diamètre est de 92 km pour une profondeur de 2,2 km. Les couches de roches observées sur son plancher suggèrent un contact prolongé avec de l’eau liquide dans le passé de Mars. Faute d’affluents visibles qui aurait approvisionné le lac, les scientifiques pensent que c’est une source souterraine qui l’alimentait en eau.
Les caractéristiques observé dans le cratère McLaughlin constituent un terrain favorable pour l’habitabilité passée de la planète rouge. “Un nombre d’études utilisant les données de CRISM ont montré que les roches exhumées du sous-sol par les impacts de météores ont été modifiées au début de l’histoire martienne par des fluides hydrothermaux. Ces fluides piégés dans le sous-sol ont pu percer périodiquement la surface de bassins profonds tels que le cratère McLaughlin et probablement charrié des indices d’une habitabilité du sous-sol” a déclaré le Professeur Joseph Michalsky qui a dirigé cette étude publiée dans la revue Nature Geoscience.
Voilà qui démontre une fois de plus la complexité géologique de notre voisine, Mars. Les terrains ou régions ayant pu accueillir des formes de vie apparaissent plus nombreux que ne le pensaient autrefois les planétologues. Il y a un peu plus d’un siècle, des astronomes reconnus imaginaient volontiers que des martiens creusaient des canaux à sa surface. Mais le rêve s’est évanoui il y a un demi-siècle avec l’arrivée des premières sondes spatiales. Les paysages secs et désertiques que dévoilait Mariner IV ressemblaient terriblement à la Lune, ce qui ne manqua pas de “jeter à l’eau” tous les espoirs. Ils renaquirent un temps avec Viking Lander et ses prélèvements du sol. Les analyses n’étant pas concluantes, il fallut patienter une quinzaine d’années pour que revienne le rêve d’une vie martienne. A grands bruits médiatiques, notamment à travers la possible découverte de micro-organismes sur la météorite martienne ALSH. Aujourd’hui, une flottille de sondes spatiales — sans oublier les rovers, pionniers de l’exploration au sol — transmettent des images de sa surface en très haute résolution combinées aussi à des mesures géologiques, topographiques qui nous racontent une longue et complexe histoire où le/les chapitre(s) du vivant ne sont pas exclus.
Crédit photo : NASA/JPL-Caltech/University of Arizona.