Shine A Light

Par Epicure

Je ne suis pas un fan des Rolling Stones. Je trouve leur musique un peu simpliste et j’ai l’impression qu’ils n’ont rien fait de bon au cours des 25 dernières années. Alors c’est un peu parce que le film Shine A Light est réalisé par Martin Scorsese que je me suis tapé les 125 minutes du concert que les Stones ont présenté à la fin novembre 2006 au Beacon Theatre de New York.

À la fin du film je n’étais toujours pas un fan des Rolling Stones mais je comprenais pourquoi ils sont toujours là, pourquoi on ne les considèrera jamais has been.

Le film s’ouvre sur la préparation de l’enregistrement du spectacle. Scorsese, nerveux comme toujours, capote car, pour une raison un peu obscure, les Stones ne vont lui remettre la set-list définitive que lors du début du spectacle. On le comprend un peu d’être nerveux, pas vrai? Le show débute finalement sur Jumpin’ Jack Flash et ne sera interrompu jusqu’à la fin du film que par de brèves séquences d’archives révélant les personnalités de chaque membre du groupe. Mon incultisme envers les Stones fait que n’ai reconnu qu’environ 35-40% des pièces que le groupe a interprétées. Malgré cela, j’ai branlé la tête et tapé du pied tout le long. Jagger est fascinant à suivre. Il gesticule, danse, se dandine, court dans tous les sens de la première à la dernière seconde. Il a quel âge vous dites? C’est ce qui est beau à voir pendant un show des Stones. Les gars, même après plus de 40 ans de spectacles, ne bullshitent pas leur audience. Ils ont vraiment du plaisir à jouer. Merci d’ailleurs à Scorsese qui offre peu de plan large, se concentrant de très près sur les expressions des protagonistes. Keith Richards, lors d’un des segments d’archive, se fait demander à quoi il pense pendant un spectacle. “I don’t think, I feel“, répond-t-il immédiatement. C’est exactement ce que Scorsese veut montrer dans ce film. Et le choix est des plus heureux.

Si vous êtes fan des Stones, vous allez baver sur votre chemise pendant deux heures. Les autres, au retour du cinoche, vous allez fouiller dans votre sous-sol pour sortir le vieux vinyle de Beggars Banquet que votre grand frère n’arrêtait pas d’écouter il y a 30 ans. Et Sympathy For The Devil n’aura jamais sonné aussi cool.