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1/3 Christian DEMUYNCK, maire de Neuilly Plaisance
Une histoire juridique à rebondissements
L'histoire commence en 1963. Cette année là, alors qu'est créée une ligne à haute tension passant au-dessus de Rosny-sous-Bois et du Plateau d'Avron, à Neuilly-Plaisance, un pylône électrique est implanté sans droit ni titre sur une propriété privée. En 2007, le propriétaire du terrain obtient le retrait du pylône par le RTE, par décision de justice sous astreinte. La Ville de Neuilly-Plaisance, soucieuse d'éviter que ce retrait ne soit synonyme de mini-catastrophe écologique, propose alors des solutions respectueuses de l'environnement (enfouissement des lignes, déplacement, etc.). Mais ces solutions sont refusées. Et le le 24 juillet 2012, c'est la douche froide ! Un arrêté tombe qui impose une modification du Plan d'Occupation des Sols de la commune de Neuilly-Plaisance et le déboisement d'environ 2 ha d'une "zone Espaces Boisés Classés", celle du Plateau d'Avron. Et cet arrêté est de plus soutenu par le gouvernement, car signé par Delphine Batho, Ministre de l'Ecologie et du Développement Durable, et Cécile Duflot, Ministre de l'Egalité des Territoires et du Logement.
La Ville de Neuilly-Plaisance réagit alors immédiatemment en demandant la suspension de cet arrêté préfectoral en septembre au Tribunal Administratif de Montreuil. Mais les travaux commencent cependant début octobre... et le Tribunal se juge incompétent pour prendre une décision, retardant ainsi l'affaire, qui est alors renvoyée vers le Conseil d'Etat. Le 27 novembre 2012, le Conseil d'Etat, rejette finalement le référé suspension, RTE ayant précipité ses travaux afin de terminer avant que l'audience ne prenne place, privant ainsi la ville de Neuilly-Plaisance de ce recours.
"Nous avions l'espoir que le Conseil d'Etat nous écouterait, et que nous pourrions stopper à temps le déboisement du Plateau d'Avron, dans le cadre d'un référé suspension. La manoeuvre de RTE, indigne d'une telle entreprise, ne nous l'a pas permis. La solution qui a été imposée avec l'aval de l'Etat est ainsi celle proposée par ceux qui sont à l'origine du problème, et bien-sûr c'est à la fois la plus dommageable pour le Plateau d'Avron et la plus coûteuse : près d'1M€ qui va être prélevé sur les factures EDF des consommateurs !" commente, ecoeuré, Christian Demuynck le maire de Neuilly-Plaisance.
Un saccage écologique qui ne passera pas sous silence
Aujourd'hui, une plaie végétale béante défigure ainsi le Plateau d'Avron. Ce parc, qui était un véritable havre végétal pour Neuilly-Plaisance, s'en remettra probablement, mais dans combien de temps ?
"Nous avons tout tenté pour stopper ce saccage écologique, et pourtant la justice a donné raison à l'Etat et aux intérêts partisans. Le mal est fait, mais nous ne pourrons jamais accepter ce qui s'est produit et qui risque de se produire demain ailleurs, peut-être chez vous. Alors nous voulons témoigner, afin que d'autres forêts ne connaissent pas le sort que la nôtre. Et nous allons continuer à nous battre. Nous maintenons donc nos deux recours au fond devant le Tribunal administratif de Montreuil et le Conseil d'Etat pour obtenir la suppression de l'arrêté interministériel qui autorise le déclassement de l'Espace Boisé Classé et la suppression de l'arrêté préfectoral qui choisit la solution n°5 proposée par RTE, la plus coûteuse et la plus impactante sur l'environnement" explique, Christian Demuynck, le maire de Neuilly-Plaisance, qui ne veut pas en rester là sur cette affaire."Notre démarche n'est pas partisane, il s'agit ici de défendre les intérêts de tous les Nocéens, un arbre n'ayant pas d'appartenance politique et l'écologie étant un sujet qui dépasse largement le clivage droite-gauche. Bien sûr, nous sommes choqués que cet arrêté ait été signé par deux ministres écologistes, mais à la limite ce n'est pas le plus important. Le plus important est que cela ne se reproduise pas ailleurs, avec les mêmes conséquences écologiques et économiques désastreuses. Certes, c'est un peu David contre Goliath, mais nous n'abandonnerons pas le combat que nous menons, nous le devons aux Nocéens mais aussi à la préservation de notre environnement" précise encore Christian Demuynck.
Déçu que cette histoire se soit déroulée dans l'indifférence quasi-générale des média traditionnels, le Maire apele aujourd'hui l'opinion publique a le soutenir dans son combat :
"Nous sommes confiants qu'à un moment ou à un autre une prise de conscience aura lieu du gâchis, à la fois écologique et économique, qu'a représenté cette " opération ". Mais cette fois nous voulons que l'opinion entende parler de cette gabegie, même si c'est trop tard pour les 200 arbres du Plateau d'Avron, tombés sous les coups des bulldozers. Pour cela, nous avons besoin de vous, et nous avons également besoin d'une reprise maximum de l'information dans les réseaux sociaux."
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