J’ai recensétrès rapidement quelques-uns des problèmes auxquels se heurtent les industriels du forage et de l’extraction du gazde schistes , mais je m’aperçois ne pas en avoir dit assez sur certains des aspects inquiétants…… Commeje crois entendre en sourdine certains lecteurs murmurer : « Il se fiche de nous cet OLIVIERpro nucléaire ! C ‘est la charité qui se moque de l’hôpital quand il cherche des poux sur le dos du gaz de schistes ! » …pour leur répondre, je vais donc mettre quelques points sur les i !
1) LES EFFETS DE LA MICROFRACTURATIONDU SOL SONT PARFOISAUTANT NEGATIFS QUE PRODUCTIFS …….
1-1 / OU CHERCHER FORTUNE ?
Quelques rappels au préalable sur ce qui est intéressant comme terrains à prospecter / Je vous ai déjà dit que la formation des combustibles fossilesest une conséquence naturelle, à très long terme, d’un phénomènemarin puis terrestred’une sédimentation de lafraction organiquede la bio-matièrequi se dépose . La vitesse d'enfouissement étant variable, la température de l'ensemble sédimentaire augmente de 0,5 à 20 °C par million d'années. Cette sédimentation produit un corps particulier ,une sorte de boue carbonée : le KEROGENE, ou roche-mère , capable lui-même de produire charbon ou pétrole et/ ou gaz suivant l'évolution des différentes conditions environnementales. Oron classe les rochesdes couches superficielles terrestres en deux catégories : les sédimentaires ( siliceuses, carbonatées ou calcaires , argileuses, marneuses mi calcaires mi argiles, salines, phosphatées , métallifères) et les métamorphiques formées par la recristallisation des sédimentaires ou des magmatiques sous l'action de la température et de la pression ( granitiques ,porphyriques , basaltiques , schistes et micaschistes , gneiss ) …… Et on ne trouve donc pas du kérogène partout…… En effet puisque la couche terrestre par la dérive des plaques continentales a été très bouleversée, il ne reste plus que 5% de sédimentaires « purs » en surfaceet le reste est devenu métamorphique…… Ne voulant pas tomber dans le détail des diverses transformations possibles du kérogène,je vous résume la situation enme limitant au résultat final : Si le réservoir, décrit ci-dessus, est bien étanche (d'argile, de glaise, de marneetc....), cette plongéeen étapes dans la profondeurpeut entraîner la formation d'un gisement essentiellement gazier. Toutefois si les réservoirs où le kérogène s’est transformé puis alors a migrésont insuffisamment étanches, le gaz s'échappe et se désorbe des sols …. Et il ne reste plus que les bitumes dans les porosités de la roche réservoir. Cela explique pourquoi, dans les bassins sédimentaires, les réservoirs de gaz sont généralement plus profonds que les gisements pétroliers (en réalité souvent pétro-gaziers).En revanche s il est restée une couche imperméable au-dessus, elle contiendra du gaz de schistessoit adsorbédans les porosités restantessoit en petites poches …… Regardez mes cartes d’hier, ça fait encore pas mal de terrains de prospection possible……Mais il faut alors fracturer la couche par en dedans( = « tout casser intelligemment » ) pour que ça se collecte ensuite par des puits étanches ad hoc, sinonon casse le terrain « le couvercle » et le gaz s’échappe !
1-2/LES RISQUES NE SONT PAS QU’AGRICULTURAUX OU POLLUANTSDE NIVEAUX AQUIFERES !!!!LE MIROIR AUX ALOUETTES ?????
Je vous ai parlé dans mes articles précédentsdes reproches adressés aux méthodes actuelles et n’y reviens pas puisque les industriels des forages nous promettent monts et merveilles !Reste à savoir si les prix à payer pour travaillersans « saloper » les solsne deviendront pas prohibitifs …..Le premier est le risque sismique…Selonle centre britannique des tremblements de terre, il existe un lienconnu entre fracturation hydraulique et les tremblements de terre.Et induisant un risqueprincipalementdû à l'injection d'eau… En 2011, une activité d'exploration a dû s’interrompre son dans le nord-ouest de la Grande-Bretagne, en raison de plusieurs séismes de magnitude 1,5 à 2,3. Plus grave fut le séisme enregistré en 1960d'une magnitude de 5,5 alors que l'armée américaine se débarrassaitpar injection d’eau dans le sous-sol d'armes chimiques….Le secondconcerne l’environnement. En effet, à casser menue la peau et même la carcasse de notre pauvre planèteon risque dedésorber du méthane , encore plus néfaste que le CO2 pour l’effet de serre ….En effet, chaque puits de gaz de schiste perd de 3,6 % à 7,9 % de son méthane dans l'atmosphère (c'est 30 % à 200 % de plus qu'à partir d'un puits conventionnel)…
Mais me direz-vouspeut-on jamais faire une omelettesans casser des œufs ?...Et NOS INDUSTRIELSPROSPECTEURS GAZO PETROLIERSsavent ilscorrectement évaluer les potentiels de production , les prix de forage ,de production et d’acheminement puis les prix de vente possibles sur le marché mondial du gaz ?c’est une des questions qu’ un de mes lecteurs m’ a posé hier et auquel je réponds ( puisque je n’y connais pas grand-chose en économie énergétique d’hydrocarbures)par le copier- coller suivant : »
Le groupe pétrolier australien Linc Energy a annoncé, ce jeudi, la découverte, en Australie, d’un immense gisement de pétrole de schiste, qui recèlerait plus de 230 milliards de barils. Selon Linc Energy, deux études distinctes et indépendantes ont estimé à 233 milliards de barils le volume du pétrole de schiste contenu au sein de trois gisements dans le bassin de Arckaringa, dans l’Etat d’Australie méridionale .Reste à savoir s’il est possible d’extraire cette matière , ont souligné les autorités de cet Etat. « Les analyses présentées dans les études indiquent que la couche de la Stuart Range, et celles en dessous, la Boorthanna et celle du pré-Permien, sont riches en kérogène……L’action du groupe bondissait de 27 % à 2,73 dollars australiens jeudi à Sydney.
Linc a demandé à la banque Barclays de lui trouver un partenaire doté d’une expertise dans le schiste pour l’aide à exploiter ce gisement, qu’il décrit comme étant de « première classe » et comparable à ceux de Bakken (nord des Etats-Unis) et Eagle Ford (Texas, sud des Etats-Unis).Pour Tom Koutsantonis, ministre de l’industrie minière d’Australie méridionale, cette découverte pourrait permettre au pays de couvrir ses besoins et d’exporter une partie de sa production.« Si les gisements et la pression ont été favorables pendant des millions d’années […], ils (Linc Energy) pensent pouvoir extraire du sous-sol d’Australie méridionale du pétrole pour quelque 20 000 milliards de dollars australiens (15 800 milliards d’euros) », a déclaré le ministre. Mais « on ignore encore si l’extraction est économiquement viable », a-t-il prévenu.A SUIVRE
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