Les séries télévisées, notamment américaines, sont devenues des produits incontournables du petit écran pour qui veut avoir une audience record et donc une rentabilité maximale. Les chaînes françaises, qui se contentaient jusque-là de racheter les droits de diffusion à Hollywood, cherchent désormais à créer leurs propres séries.
Hollywood au pouvoir
Dr House, Mentalist, les Experts, ces noms sont familiers à la plupart d’entre nous et pour cause, elles sont parmi les séries les plus regardées en France. Chaque épisode de Dr House est suivi en moyenne par 9 millions de téléspectateurs, autant que les deux meilleurs films d’une année. Mais alors que dans les autres pays européens les séries locales dominent, la France est l’un des rares pays où les séries américaines raflent la mise. Pratiquement les trois quart des 100 meilleures audiences sur l’année 2012 ont été le fait d’épisode de série américaine. Il faut dire que les productions hollywoodiennes de plus en plus déjantées à l’instar de Breaking Bad (un prof de chimie cancéreux qui devient un dealer accompli) ou encore True Blood ont rendues nos vieux feuilletons Louis la Brocante ou Julie Lescault pour ne pas les nommer) assez ringards.
Mais la France rattrape son retard
Les chaînes françaises ont cependant compris l’enjeu de ces machines à cash et veulent s’imposer comme producteurs à part entière. Canal Plus est pionnière en la matière et a connu un franc succès avec des séries comme Braquo (flics corrompus), Mafiosa (malfrats corses) et Maison Close (jeunes protistuées), séries très créatives qui connaissent un taux d’audience équivalent aux rencontres sportives les plus attendues sur la chaîne privée. Avec ça se développent des sitcoms à succès comme Bref ou Scènes de ménages. Le principal inconvénient est que les séries françaises coûtent cher à produire, entre 700 et 900 milles euros, alors qu’un épisode de Dr House coûte 200 milles euros. Le choix est donc rapidement fait. C’est pourquoi se met en place une sorte de cofinancement européen des séries à gros budget. Une fois encore, le salut vient peut-être de l’UE.
FA