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Webreal TV | Willy Denzey : « Je regrette la solidarité du rnb français »

Publié le 25 janvier 2013 par Urbansoul @urbansoulmag

J’éprouve un attachement tout particulier pour Willy Denzey. Bien avant que je ne prenne la voie du journalisme et que je ne croise les chemins de Stromae, Robert Pattinson, The Script, Ke$ha, Usher et consorts, je vivais mon premier moment de strass et paillettes dans la file d’attente du Space Mountain. C’était en 2005, j’avais 15 ans et ma meilleure amie avait eu la merveilleuse idée de démarrer l’année en passant deux jours à Disneyland Paris. À la recherche de sensations fortes (mais surtout d’un souvenir avec Willy que je venais de voir passer sous notre nez avec sa bande armée de gants de Mickey), on avait décidé de refaire une seconde fois l’attraction. Kore avait alors eu la gentillesse de nous photographier avec notre idole qui avait même refusé un appel pour les sages et adorables groupies que nous étions. S’en sont suivies 20 minutes en sa compagnie, 20 minutes durant lesquelles on a jubilé en silence, trop timides pour s’imposer. J’ai donc observé, admirative, le Laotien improviser une chanson sur la fausse bagarre de ses potes pendant que la future chanteuse que je rêvais de devenir alors crevait d’envie de l’accompagner. Parce qu’évidemment, j’avais travaillé mes harmonies et mes vibes comme une ouf avec #1 et Acte II dont je connais encore tous les titres par cœur aujourd’hui. Au passage, j’aurai appris une technique de défense dont je me souviendrai à vie. Mais ça c’est une autre histoire.

Depuis, Willy Denzey est devenu papa d’un petit Pharell aujourd’hui âgé de 7 ans et il a disparu du paysage après nous avoir promis un troisième album intitulé Mon royaume qui n’a finalement jamais vu le jour suite à un problème lors de la fusion entre Sony et BMG. Mais il n’a pas chômé pour autant. Invité sur le plateau de la Webreal TV, il a expliqué qu’il en avait profité pour aller travailler avec l’équipe de Babyface de l’autre côté de l’Atlantique.

« J’ai connu une époque où l’industrie du disque fonctionnait super bien, un million et demi de ventes… Puis là, je vois que tout a changé. Moi je suis parti m’exiler aux États-Unis pendant 4 ans. Je vis sur Hollywood, à Los Angeles, a raconté le chanteur qui a touché son premier million à 21 ans. Je suis parti là-bas pour me parfaire dans ma musicalité (…) Et puis, du jour au lendemain, je me suis dit que j’aimerais bien faire de la musique aussi puisque je faisais des mélodies pour d’autres gens et on essayait de placer des morceaux aux États-Unis. Donc voilà, on a commencé à bosser sur l’album, on a fait au moins une vingtaine de titres. »

Après avoir fait un petit retour express avec son Prodyge Crew et le tube zouk Turn Me Up, l’artiste de 30 ans (le temps passe si vite !) poursuit son Invasian avec un nouveau disque en préparation, opus qui comprendra certainement des textes de Claude Lemesle, auteur d’Et si tu n’existais pas qu’il avait repris en 2005.

« En fait, sur 4 ans, on en a fait au moins 300. On a bossé comme des noich’, a-t-il reconnu en riant. Et donc on a gardé le meilleur de la pop, de ce qu’on savait faire là-bas, pour en faire un album en français donc c’est cool. »

Mais de l’eau a coulé sous les ponts depuis ses débuts. William (oui, je suis toujours intime avec les artistes, vous devriez le savoir maintenant) a d’ailleurs bien conscience que la route ne sera pas sans embûches et déplore l’ancienne fraternité qui pouvait jadis se ressentir dans le milieu.

« Je pense que c’était l’âge d’or du rnb français et moi ce que j’aimerais dire par rapport à ça, c’est que je trouve ça dommage que les médias en aient fait un espèce de phénomène de mode. Au début, quand on allait faire le tour des maisons de disques, ils ne voulaient pas de nous : ‘Le rnb, c’est quoi ça ? Ça marchera jamais’. Et quand tu t’apercevais que ça commençait à prendre, ils sont arrivés avec toute leur armada et ils t’en ont mis plein la vue. D’un seul coup, ça donnait un aspect vraiment plus commercial et moins ‘crédible’. Mais c’était une très belle époque (…) Ce que je regrette, c’est la solidarité qu’on avait tous entre nous. Il y en a plus maintenant pour la simple et bonne raison que ça fait partie du game et que les gens font leur vie chacun de leur côté et évoluent différemment. Avant, tout le monde se serrait les coudes que ce soit Matt Houston, Leslie, M. Pokora, Singuila aussi… On était vachement soudés : quand on se croisait sur les plateaux, c’était des barres de rire… (…) Les gens ne le savaient pas mais quand on se retrouvait, on était un peu en famille parce qu’on fréquentait toujours les mêmes plateaux. C’est ça qui me manque. Ça a disparu et je pense que ça ne reviendra pas. Mais il y a mieux à faire et on est là pour ça, pour défendre ça justement. »

Si la nostalgie et la curiosité vous brûlent, je vous invite donc à retrouver ci-dessous l’interview intégrale notre Willy chéri, toujours aussi humble et respectueux envers ses pairs et la profession (rappelons qu’il a géré le prétendu « clash » de Booba avec classe quand même).


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