Dirigeants : érosion de la confiance

Publié le 25 janvier 2013 par Vincentpaes

La 16ème édition de l’étude mondiale de PwC sur les priorités des chefs d’entreprise montre que, contrairement à l’année dernière, les dirigeants reprennent très légèrement confiance dans l’économie mondiale. Les chefs d’entreprise révèlent leurs principales préoccupations : l’incertitude économique mondiale, la dette et les déficits budgétaires, l’excès de réglementation et l’instabilité sur les marchés financiers.




La confiance s’érode partout dans le monde

Cette année, 36% des chefs d’entreprise interrogés dans le monde se déclarent “très confiants” dans les perspectives de croissance de leur propre entreprise pour les douze prochains mois. Un chiffre en baisse par rapport aux 40 % de 2012 et aux 48 % de 2011. Il reste cependant plus élevé que les niveaux très bas constatés en 2009 et 2010 (31% et 21% respectivement). "Les chefs d’entreprise restent prudents quant à leurs perspectives de croissance à court terme et quant à l’évolution de l’économie mondiale. Cette dégradation n’est pas surprenante, compte tenu des préoccupations des dirigeants portant notamment sur l’excès de réglementation, les dettes souveraines et l’instabilité sur les marchés financiers", explique Étienne Boris, directeur général de PwC France.
Le niveau de confiance des dirigeants a sensiblement évolué depuis 2003 Si les dirigeants d’Europe de l’Ouest sont les moins confiants dans la croissance de leur chiffre d’affaires pour les douze prochains mois, avec 22% se déclarant « très confiants » (en baisse par rapport à 2012 -27%- et 2011 -39%), ils ne sont pas les seuls. Ceux d’Amérique du Nord affichent une confiance en baisse à 33% vs 42% en 2012, ceux d’Asie-Pacifique à 36% vs 42% en 2012. Même en Afrique, considérée par beaucoup comme la prochaine zone à forte croissance, la confiance des chefs d’entreprise s’effrite, à 44% vs 57% l’année dernière. Seule exception : les dirigeants Sud-Américains, dont la confiance à court terme atteint 53%, en légère hausse par rapport à l’année dernière.

A plus long terme, la confiance globale des chefs d’entreprises reste stable : 46% d’entre eux déclarent être confiants dans les perspectives de croissance de leur chiffre d’affaires pour les trois prochaines années, un niveau quasi identique à celui de l’an dernier. Les dirigeants d’Afrique et du Moyen-Orient sont les plus confiants, à 62% et 56% respectivement, suivis par ceux d’Asie-Pacifique (52%) et d’Amérique du Nord (51%). L’Europe enregistre le taux de confiance à long terme le plus faible (34%).

Quelles sont les principales préoccupations des chefs d’entreprise ?

La préoccupation majeure porte sur l’incertitude de la situation économique mondiale (81%). Viennent ensuite l’inquiétude liée à la réponse des pouvoirs publics face aux déficits budgétaires et à la dette (71%), l’excès de réglementation (69%), et l’instabilité sur les marchés financiers (61%). L’inquiétude sur l’excès de réglementation atteint ainsi son plus haut niveau depuis 2006. Seuls 12% des dirigeants estiment que leur gouvernement a allégé le poids de la réglementation l’année dernière. Parmi les menaces pour leur activité, les chefs d’entreprise mentionnent d’abord la hausse des impôts (62%), la pénurie de talents (58%) et le coût de l’énergie et des matières premières (52%).

Pour permettre à leur entreprise de croître, les dirigeants se concentrent sur trois axes stratégiques : cibler les opportunités de manière plus sélective, se recentrer sur leurs clients et consommateurs, et améliorer leur efficacité opérationnelle. Selon Étienne Boris, "pour faire face aux enjeux actuels, les dirigeants s’attellent à optimiser leur gestion opérationnelle, en réduisant leurs coûts sans pour autant nuire à la qualité dans cette période atone. Ils sont focalisés sur les clients, notamment en engageant des programmes de collaboration plus étroits avec eux."
Les pays émergents pèsent de plus en plus dans les perspectives de croissance des entreprises

La pénurie de talents reste une menace pour les pays à forte croissance

Les dirigeants restent relativement prudents sur leurs prévisions de recrutement pour l’année à venir. 45% prévoient de recruter en 2013 (en baisse par rapport aux 51% de 2012), alors que 23% prévoient de réduire leurs effectifs (contre 18% en 2012). Les secteurs d’activité qui recruteront le plus sont les services aux entreprises (56%), l’ingénierie et la construction (52%), la distribution (49%) et la santé (43%). Ceux qui envisagent des réductions d’effectifs sont principalement la banque (35%), la métallurgie (32%), et le secteur forestier et papetier (31%).
Quelles que soient leurs perspectives de recrutement, trouver et fidéliser les talents reste un enjeu majeur pour les chefs d’entreprise. La pénurie de talents est considérée par 58% d’entre eux comme une menace pour leur croissance, menace particulièrement aiguë pour les plus petites entreprises et dans les régions à forte croissance comme l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie-Pacifique.

Les chefs d’entreprise reconnaissent le besoin de construire des relations de confiance avec la grande diversité de leurs parties prenantes. Ainsi, 37% pensent que le manque de confiance dans leur industrie pourrait nuire à leur développement, et 57% prévoient de promouvoir plus fortement une culture éthique. Enfin, près de la moitié des chefs d’entreprise (49%) envisagent d’accroître leurs efforts pour réduire leur empreinte environnementale.