Une majorité croient qu’il est dangereux de lire et de répondre aux textos au volant … et pourtant les mauvaises habitudes sont longues a changer. Si la sonnerie qui avertie un textos est trop difficile de résister a lire le texto pourquoi ne pas éteindre le son du moins quand on est sur la route ?
Nuage
Texter au volant, une habitude tenace
Même si 99 % des Québécois considèrent qu’échanger des textos au volant est assez dangereux ou très dangereux, près du cinquième des conducteurs le font, révèle un sondage de la Société de l’assurance automobile du Québec.
PHOTO TOM BOLAND, PC
CATHERINE HANDFIELD
La Presse
Échanger des textos en conduisant est dangereux. Les études le disent, les campagnes publicitaires le répètent. Si les Québécois sont bien conscients du risque, ils sont toujours aussi nombreux à le prendre, particulièrement les jeunes.
C’est ce que révèle un sondage de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) réalisé en novembre par la firme Léger marketing auprès de 1361 internautes. Le sondage visait notamment à mesurer l’impact de la campagne de sensibilisation lancée à ce sujet en 2012.
Parmi les conducteurs qui possèdent un téléphone cellulaire, 18 % affirment l’utiliser pour lire ou envoyer des textos en conduisant, une proportion semblable à celle observée en 2011 (17 %). Chez les répondants de 16 à 34 ans, plus du tiers (37 %) le font.
Tout n’est pas noir pour autant. Le sondage révèle que les conducteurs fautifs échangent des messages texte moins souvent que l’an dernier. Quelque 13 % affirment le faire très souvent ou assez souvent, comparativement à 23 % en 2011.
La tendance est la même quant à l’habitude de parler au téléphone en conduisant. Les Québécois sont aussi nombreux à le faire (environ 50 % des conducteurs qui ont un téléphone), mais ils le font moins fréquemment qu’en 2011.
«Les gens s’aperçoivent peu à peu du risque que ça représente et se conforment davantage à la loi», constate Pierre-Olivier Sénéchal, conseiller en sécurité routière et porte-parole de la SAAQ.
M. Sénéchal reconnaît cependant qu’il est difficile de changer les habitudes des gens et de susciter la «réprobation sociale» envers ce genre de comportement.
«Il a fallu des années pour construire un consensus social sur l’alcool au volant», rappelle-t-il.
Accros à la sonnerie
Il faut dire que l’attrait des messages texte est fort, même en voiture. Les deux tiers des personnes qui en échangent en conduisant affirment ne pas pouvoir s’empêcher de lire un message lorsque retentit la sonnerie de leur téléphone, et plus du tiers (35 %) ne peut faire autrement que d’y répondre.
Pourtant, la presque-totalité des Québécois (99 %) considère que lire ou écrire un texto en conduisant est assez dangereux ou très dangereux.
Et ils ont bien raison. Selon une étude américaine menée en 2009 auprès de conducteurs de véhicules lourds, échanger des textos multiplie par 23 le risque d’avoir un accident. Les risques sont élevés parce que le conducteur quitte la route des yeux pendant des périodes de 4 à 6 secondes.
- Avec la collaboration de William Leclerc
EN CHIFFRES
-18 % des conducteurs envoient ou lisent des textos au volant; ce pourcentage grimpe à 34 % chez les 16 à 34 ans.
-22 % des conducteurs qui textent au volant avouent avoir eu des comportements risqués sur la route.
-80 % des conducteurs qui utilisent leur téléphone au volant jugent le risque d’avoir un accident assez ou très élevé.
-37 % des conducteurs qui utilisent leur téléphone au volant jugent le risque d’être arrêté par la police assez ou très élevé.