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Avant l'histoire, l'évolution des sociétés de Lascaux à Carnac, par Alain Testart

Publié le 25 janvier 2013 par Mpbernet

La critique de Claude :

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Comme l’exprime son titre, ce livre traite de la Préhistoire,  plus précisément de la longue période du Paléolithique supérieur (de -30 000 à -10 000 ans pour simplifier) et du Néolithique (de – 10 000 ans à - 2000 ans, après c’est l’histoire de l’Antiquité).  Entre les deux, une « invention » déterminante, celle de l’agriculture, c'est-à-dire la domestication de nombreux animaux et plantes et la sédentarisation

L’auteur, chercheur au CNRS, tente une histoire des sociétés, avec les faibles moyens qui sont à la disposition des préhistoriens : pas d’écriture, pas de transmission des traditions orales, mauvaise conservation des objets en bois, prédominance de « l’invisible » en archéologie. Au moins peut-on observer des sociétés contemporaines (ou subactuelles, c'est-à-dire disparues à la suite de la colonisation), qui nous donnent une idée des sociétés paléolithiques.  Certes, mais l’auteur nous montre toutes les erreurs auxquelles cette pratique mal maitrisée peut conduire.

Il ne nous surprend pas moins en décrivant la complexité des lignages de parenté, comme encore aujourd’hui chez les Aborigènes d’Australie. Et au passage il nous explique indirectement le conflit majeur qui bloque la cohabitation entre Aborigènes et Anglo-saxons en Australie. Plus tard, la sédentarisation liée à l’agriculture développera la cellule familiale, la communauté locale (plus ou moins démocratique), et les Etats, dotés, inévitablement, d’un système fiscal.

Mais direz-vous, qu’en est-il de la société idéale, égalitaire et pacifique du « Bon sauvage » décrite par Jean Jacques Rousseau dans le Discours sur l’origine de l’inégalité (1755) ? Chimères, nous dit l’auteur, pour qui l’idée de sociétés égalitaires n’a aucun sens (p. 413).

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Bref, on fait dans ce livre des découvertes passionnantes. Un seul regret : l’auteur ne prend pas toujours la peine d’expliquer des mots ou expressions rares (par exemple, p. 334, PPNA, soit « pre-pottery neolithic A », pour désigner une période du Néolithique ou encore le mot « lévirat » pour la coutume obligeant le frère d’un homme décédé à reprendre et protéger sa ou ses épouses).

De même, il manque au livre une échelle des temps préhistoriques. Bien sûr, ce n’est pas un ouvrage de vulgarisation, mais son contenu est si intéressant qu’il serait utile de le mettre à la disposition d’un public plus large.

Essai par Alain TESTART, NRF, Bibliothèque des sciences humaines, 550 pages, 25€


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