Cette équipe d'experts du Centro Nacional de Investigaciones Oncologicas (CNIO- Espagne) montre dans l'édition du 24 janvier de PLoS ONE comment, sur des souris, un apport calorique réduit, favorise des télomères longs, réduit l'incidence du cancer, et, globalement « est synonyme » de meilleure santé.
L'un des indicateurs de la santé d'une cellule est l'état de son ADN et de ses chromosomes, qui, en cas d'anomalies, peuvent devenir la source de maladies comme le cancer et induire le vieillissement.
Les chercheurs du Centre national espagnol de recherche sur le cancer ont réduit chez des souris jeunes de 3 mois leur apport calorique de 40% et les ont suivies jusqu'à la fin de leur vie. Ils constatent une baisse du taux de raccourcissement des télomères et des taux d'anomalies chromosomiques chez
ces souris par rapport aux souris avec régime alimentaire normal. Leur étude montre ainsi qu'une réduction soutenue de l'apport alimentaire entraîne chez des souris adultes une augmentation de la longueur des télomères, les extrémités des chromosomes, d'où un effet protecteur sur l'ADN et le matériel génétique. Ces effets bénéfiques sur la jeunesse des chromosomes se traduisent par une plus faible incidence du cancer et d'autres maladies liées au vieillissement.Réduction du cancer, des maladies liées à l'âge et augmentation de la longévité : Ainsi, les souris avec faible apport calorique montrent une réduction de l'incidence du cancer de 40% et des autres maladies liées au vieillissement telles que l'ostéoporose et une amélioration de leur coordination motrice. Lorsque les chercheurs réalisent la même expérience avec des souris qui produisent plus télomérase, une protéine qui allonge les télomères et protège les chromosomes, ils observent également chez ces souris, une meilleure santé et durant mais aussi une longévité augmentée de 20%. Une augmentation significative de la longévité liée à l'effet protecteur contre le cancer de la restriction calorique.
Si les effets de la restriction calorique diffèrent en fonction des caractéristiques génétiques de chaque organisme, cette étude ouvre la voie à la réflexion sur l'impact énorme des habitudes de vie, de la nutrition au tabagisme, sur le vieillissement. Selon les auteurs, environ 10.000 personnes dans le monde suivraient des régimes alimentaires avec restriction calorique contrôlée, et donc le suivi de ces personnes pourrait être très instructif pour préciser les effets de ce type de régime sur les humains.
Source: PLoS ONE doi: 10.1371/journal.pone.0053760January 22, 2013 Telomerase reverse transcriptase synergizes with calorie restriction to increase health span and extend mouse longevity
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