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Week end dans le sud pour le BA Band. 700 Km jusqu'à Marmande, situé entre Bordeaux et Toulouse. Y a de la route, quoi. Malgré un mail de Croot nous demandant une ponctualité exemplaire, nous partirons à 9h, avec notre demi-heure de retard habituelle. Nous arrivons sur place à 15h30 ! Garorock est un GROS festival. Qui dit gros festival, dit grosse organisation, dit, gros service de sécurité, dit accès pénible. À moins d’être une tête d’affiche internationale et d’arriver en tour bus couchettes, lorsqu’on se pointe dans nos deux pauvres traffic, il faut montrer patte blanche, et on n’échappera pas à une petite errance d’accès . un agent de sécurité le crâne lisse comme un œuf et déjà rougi par la matinée passée en plein soleil, s’occupe de notre cas. Il faut choper les pass, se garer sans gêner l’accès alors qu’il n’y a pas de place. Manœuvres, demi-tour, ordres contradictoires… .Ce ne fut pas trop galère quand même, mais après 7 h de route, on a envie que ça aille vite. Le festival prend place dans un parc d’expositions réquisitionné pour l’occasion, situé en pleine ZA de Marmande. Autant dire que le cadre n’est pas très charmant, mais clairement idéal pour faire un bon bordel sans gêner grand monde. Il y a trois scènes, Nous jouons sur la plus petite, « le petit chap’ » qui doit quand même bien faire 2000 / 3000 personnes ( a vu de nez).
On est le seul groupe à balancer sur la scène… Les autres n’auront le droit qu’a un line-check (c’est juste une vérification que tout marche, et puis, hop, c’est parti). Il fait beau et bon, le petit chap’ est une grande tente blanche, on est presque en plein air, les conditions techniques sont au top… .Les balances sont rapides et efficaces. On avait pas d’autre choix, Garorock ouvre ses portes juste après. Nous partons en quête de l’hôtel alors que les gens commencent à affluer au festival. Embouteillages, longues files de jeunes marchant le long de la route (baptisés « les ch’veux collés » par certains), la route est encombrée jusqu'à l’hôtel. Arrivés là-bas en centre ville, surprise, pas de chambres au nom de Beat Assailant. On s’est trompé d’hôtel, le notre est un etap hôtel tout pourri, a deux pas du festival. Il y a eu confusion dans les feuilles d’indications donnée au groupe. Grosse ambiance. Embouteillages retour. Des voitures sont garées partout, les gens portent des tentes, certains sont déjà bien alcoolisés, ça va barder ce soir, c’est sûr. La programmation du soir est énorme : Groundation, Birdy nam nam, Method man & Redman, Amon Tobin, Svinkels, Modselektor, Busdriver…. Du très très lourd. L’année dernière il y a eu 41 000 personnes sur 3 jours, il y en aura un peu moins cette année, ils ont réduit un peu les dimensions, mais on a un ordre d’idée. Le catering est à la hauteur de l’événement, le repas est excellent, dans les couloirs il y a des cagettes entières de fraises et de tomates cerise a disposition… Extra ! Les loges sont rudimentaires, normal il faut loger du monde, on a de la place, mais nous sommes situés dans un coin du hall d’expo, dos a la grande scène. Résultat : des basses assourdissantes, impossible de rester plus de 10 min sans avoir la tête qui tourne et l’estomac retourné : un enfer. En plus, je me traîne une migraine qui va s’amplifiant au fil des heures. Evidemment, pile le week end où j’ai oublié mes cachetons. Étant migraineux, j’ai l’habitude d’avaler mes pilules dès le début d’une apparition d’un commencement de mal de tête. Heureusement Gaye et Stan me dépannent en médocs, et je n’ai plus qu’à espérer qu’ils fassent effet, je n’ai pas ma redoutable combinaison, peaufinée par des années d’expérience, Nurofen/Prontalgine. Je me change et vais me reposer dans un endroit un peu plus calme, dans le camion, derrière notre scène. À peine moins bruyant.
Nous jouons une heure, à 23h30. Le public est à FOND ! c’est énorme, le chapiteau est rempli, les gens sont au taquet dès les premières notes, le son est fat* et mon mal de crâne disparaît assez vite.
Un excellent concert. Avant de jouer nous avions vu Groundation, son énorme, énorme groove, on ne les présente plus. Après, on nous a servi Birdy Nam Nam. Les 4 dj’s ont un nouveau show depuis que nous avions joué avec eux l’année dernière a l’UBU de Rennes. Plus rough, leur set s’oriente clairement clubbing et gros son. Ils ont avec eux un mur de LEDs programmables qui apporte un côté visuel assez époustouflant. Une claque. Il y a un monde inimaginable. On a l’impression qu’on pourrait remplir les trois chapiteaux et continuer d’être coudes à coudes dans les allées. Quelle folie ! Mais ce que tout le monde attend, c’est Methodman & Redman. Très en retard, le festival a bouleversé la prog pour eux, ils devaient jouer avant nous, ils joueront en dernier, à 2h de matin. Deux Djs, deux backers et eux deux. Leur énergie est énorme ! ils jouent leurs classiques. L’ambiance backstage, sur le bord de la scène, est électrique, tous les groupes sont la et tout le monde kiffe !Vers la moitie du concert, on rentre avec la moitie du groupe à l’hôtel. Levé depuis 6h du mate je ne mettrais pas plus d’une minute a m’endormir, me maudissant d’avoir oublié ma brosse à dents.
Methodman & Redman from backstage !