Nous nous sommes souhaiter les vœux pour cette nouvelle année, et l’une d’entre nous, la plus sage sans doute, nous a rappelé l’importance de l’un d’entre eux, celui qui mérite à nœud à notre kleenex, que l’on se batte au quotidien : éradiquer le fâcher, le chasser, le bouter hors de nos vies.
C’était drôle, nous nous le sommes promis, le faisant glisser de la liste de vœux à celle des bonnes résolutions, la plus tenue, celle qui renferme celles que l’on tient.
Mais voilà, le mois de janvier signe le retour du passé, sous forme de textos enjoués, « BONNE ANNÉE », auxquels si l’on était honnête, si l’on pouvait se le permettre on répondrait volontier « que le cul te pèle ». Oui mais non, cela ne se fait pas, on n’a pas été élevée comme ça, on n’en a pas le courage, ou des intérêts vitaux alimentaires ou mesquins, on résiste, on retarde, et enfin réponds par un message laconique et impersonnel.
L’autre, y voit l’opportunité de rétablir le lien que, pour votre plus grand bonheur ou tout au moins votre petit confort, le temps et votre résistance avaient su effilocher. Maintenant il se croit permis de vous téléphoner. A la lecture de son nom sur votre téléphone, vous avez la sagesse de ne pas répondre. Cependant, maintenant, votre journée est foutue. Il vous a, vous n’en doutiez pas, laissé un message, dont vous reculerez la lecture à la fin de journée. Pas malin, car des heures durant il clignote dans un recoin de votre cerveau. Vous entendez sa voix enjouée, sur fond de colère contenue, tellement connue, que vous croyiez oubliée, vous fixer rendez-vous en un lieu neutre, que vous savez miné.
Même pas en rêve !
Mais il vous faut ruser : le fâcheux fâché peut s’avérer dangereux. Un SMS (oui je sais c’est lâche, mais pas trouvé mieux) expliquant que vous n’êtes pas libre durant les jours, les semaines les mois à venir. Que vous êtes désolée (et faux-cul) qu’il faut se faire une raison.
Ainsi, vous le constaterez, vous aurez gagné du temps. Il réapparaîtra à la première occasion, votre anniversaire ou autre jour de fête.
Notre vie est jalonnée de fâcheux mais les plus dangereux sont ceux que l’on a un jour de relâche invité à squatter notre existence, qui s’y sont inscrits, qui s’y sont incrustés, et ont écrit en lettres sombre la fin de l’histoire. Et maintenant, vous devez lutter, garder vos distances, la jouer injoignable, pas dispo, occupée, celle qui rappellera dès qu’elle pourra. Ou pas.
Que ce soit un parent, un ex, un(e) ami(e) qui vous a trahi, les fâcheux sont pléthore et toujours aux aguets, veulent reprendre contact pour soulager leur mauvaise conscience, à condition bien sûr que dans le meilleur des cas qu’il en ait une.
Alors moi, j’ai pris rendez-vous chez l’ostéo, ma bouée de sauvetage en cas de situation grave, délier les tensions, cesser de les prendre sur moi, il m’interrogera, voudra savoir ce qui m’a mis dans cet état. Je lui dirai que mon chemin a croisé celui d’un fâcheux, et je n’en doute pas, il comprendra.