Avec des si ...

Publié le 24 janvier 2013 par Malesherbes

Après quelques jours de silence, voilà que le chœurdes pleureuses se répand en lamentations : le 16 janvier, la députée européenne UMP, Françoise Grossetête, déclare au site Lyoncapitale.fr : « Nicolas Sarkozy n'aurait sûrement pas laissé la France isolée dans cette guerre. Toute son énergie aurait été consacrée à s'assurer du soutien effectif de nos alliés européens pour lutter ensemble contre le terrorisme."


Dans un entretien au Monde publié le 18, Laurent Wauquiez accuse à son tour : « La France est intervenue au Mali sans travailler à la construction d'une coalition en amont. De ce point de vue, le contraste avec la manière dont avait été préparée l'intervention française en Libye, en mars 2011, est frappant ».


Le même jour, lors d’un discours à Lille, le président de l'UDI, Jean-Louis Borloo, critique M. Hollande: «Vous ne croyez pas que son prédécesseur aurait déjà rencontré Rajoy, Cameron et Obama ? ». Tandis que, le 21 janvier, la secrétaire générale déléguée de l'UMP, Valérie Pécresse, déclare sur Radio Classique et Public Sénat : « Je pense que dans d'autres circonstances, si ça avait été Nicolas Sarkozy, nous serions partis à la bataille avec certainement beaucoup plus de soutiens, soit allemand, soit britannique, soit américain ».


La base UMP ne reste pas muette devant cette désolation : le 18 janvier, Jean-François Mancel confie sur Twitter : « Si Sarkozy avait été président, il aurait entrainé les européens au Mali. Hollande n’a pas été capable de susciter la solidarité européenne ».

Tous cescommentaires éclairés appartiennent à la lignée prolifique des convaincus capables avec des « si » de mettre Paris en bouteille. On pourrait d’ailleurs continuer cette litanie : Si Sarkozy était président, jamais on n’aurait créé une Union pour la Méditerranée avec le dictateur Moubarak comme président et le tyran Kadhafi comme soutien. Si Sarkozy était,  pour six mois, président du Conseil européen, jamais il ne se serait imaginé en 2008 être président de l’Europe, se permettant, sans consulter ce Conseil, de se précipiter à Moscou pour abandonner la Géorgie à Poutine.

Si Sarkozy était président, jamais il ne serait intervenu en Côte d’Ivoire sans obtenir l’aval ni des États de l’Union européenne, ni de son allié américain, ni de l’ONU. Si Sarkozy était président, jamais il n’aurait guerroyé en Lybie, sans éviter que les armes livrées aux révolutionnaires n’inondent librement tout le Sahel. Si Sarkozy était président, jamais la dette de la France n’aurait augmenté de 500 milliards en cinq ans. Si Sarkozy était président, jamais un terroriste revenu du Pakistan et suivi par nos services secrets n’aurait pu assassiner trois militaires ainsi que trois écoliers juifs et leur professeur. 

Que me dites-vous ? Sarkozy était président ? Ah mais cela m’avait échappé. Qu’allons-nous devenir si même cet homme d’action, génie universel, n’a su faire mieux que ses récents successeurs ? Misère, misère !