Extrait de l'ouvrage "Maintenant ou jamais-Le mirage du futur" publié avec l'aimable accord des Éditions Accarias-L'originel... A acheter "Maintenant" INTRODUCTION
Depuis quelques décennies, nous sommes envahis d’informations en provenance du monde entier. Le monde spirituel n’échappe pas à ce mouvement. Une des conséquences de cela est que beaucoup de gens habités par cette recherche spirituelle n’ont plus de repères fiables pour s’y retrouver au milieu d’une multitude de données plus ou moins contradictoires. De fait, la juxtaposition, voire la “mondialisation” des diverses sources traditionnelles, non seulement n’amène pas plus de clarté, mais renforce un sentiment de confusion. Chacun essaye de s’approprier ce qui semble répondre au mieux de ses demandes immédiates, et se retrouve aux prises avec des contradictions qui le bloquent et lui laissent un goût d’insatisfaction ou de manque.
[1] Quand je dis que quelque chose est faux, je ne veux pas dire que c’est mal en soi. Simplement, une logique qui est vraie dans un angle de vue limité ne peut pas l’être d’un point de vue global. C’est un peu comme si, lors d’un calcul mathématique, on devait effectuer une suite de dix opérations. Si nous vérifions les neuf dernières opérations sans jamais trouver d’erreur, puisqu’elles sont justes en valeur et en logique, mais que nous oublions de vérifier la première, le résultat final sera toujours faux. Ce principe montre qu’une erreur fondamentale peut se perpétuer sur une base logique. [2] Quand je parle de vision déformée, je ne veux pas dire que c’est mal ou que cela ne devrait pas être, mais je veux parler d’une dérive de la vision de l’Unicité, un peu comme si le bras d’un fleuve oubliait sa source. [3] “Illusion : erreur des sens ou de l’esprit qui fait prendre l’apparence pour la réalité. “ (Larousse) [4] Éclats de silence – L’indicible simplicité d’être, Éditions Accarias, L’Originel, 2010
source : blog eveilimpersonnel.blogspot.fr/
EXTRAIT "UN SEUL EXERCICE"
Alexandre Jollien - Tu parles parfois de "plonger dans le pot de l'être". De quoi s'agit-il ? D - Il s'agit de tout lâcher au bout d'un expir, s'oublier un instant en tant que moi possesseur, ne plus rien vouloir, ne plus rien tenir, se vider de tous les concepts, et mourir à soi-même pour n'être plus rien de spécial, hormis être. Ce simple geste, accessible à tous ceux qui cherchent dans cette direction, aide à retrouver la conscience de l'inséparabilité entre le Tout et la partie.J'ai conscience en te disant cela de donner l’impression qu'il faudrait faire quelque chose pour trouver un état spécial. Les mots sont bien impuissants à traduire tout cela... Certains vont être inspirés pour faire l'exercice, d'autres non, et encore une fois ce n'est ni bien, ni mal.
A-Tu te rappelles la première fois que tu as plongé dans ce pot de l'être ? D - Non, parce que ça a été progressif. On le fait tous naturellement quand on soupire, mais ça reste assez superficiel. Le "faux moi" reste là parce qu'il n'y a pas d'abandon total. Il ne s'agit pas de vider simplement ses poumons ou sa tête, mais de tout vider, toute sa substance, et au bout, il y a une joie acausale Chaque expir est une mort, et chaque inspir est une naissance. C'est un geste d'humilité absolue qui exprime : je me rends à l'inconnaissable, je me rends à Dieu.
A - Quand tu allais au travail, tu le faisais ? D - Oui, sur mon vélo à 4 heures du matin, tout seul dans la ville, en appuyant sur les pédales...
A - Et comment tu appelais ça ?
D - Je ne l'appelais pas, je le faisais, c'est tout.
A - Qu'est-ce qui contrarie cette posture au quotidien ? D - Rien, puisque cette pratique n'a rien à voir avec le temps ! Quand tu parles de maintenant, tu le penses. Dès que tu le penses, tu n'y es plus. Il y a toujours un léger décalage, car on ne peut pas définir maintenant. La mauvaise façon de s'y prendre serait de se demander : Comment je vais faire pour arriver à vivre le moment présent d'une façon permanente ? Ce qui reviendrait à projeter la présence dans le futur !La seule possibilité de faire cet exercice, c'est maintenant. Si tu le fais une fois, tes actes auront une qualité d'être durant plusieurs heures. Tu seras en relation avec l'être et non avec l'avoir. La pratique, ce n'est pas obtenir quelque chose, c'est mourir, là, tout de suite.Où est le problème, là, maintenant ? Où ?"
Quatrième de couverture Ce qui est commun à tous les êtres humains, c’est l’envie de connaître un sentiment de plénitude qui dure face aux manques vécus dans la vie courante. Or ce sentiment de plénitude, de non-manque, n’apparaît que par la dissolution de la croyance à ce qui est appelé ici “l’entité séparée”. Nous vivons en effet une histoire fictive que nous ne remettons jamais en doute et qui consiste à croire à un personnage réel autonome (le moi séparé), qui pense pouvoir gérer sa vie. Cette illusion première acquise comme vraie est à l’origine de nos illusions et de nos insatisfactions. Pour Daniel Morin, l’unique racine de toutes les croyances est l’interprétation fausse que nous sommes une individualité “étanche” qui se croit propriétaire de son corps, ayant une faculté de libre arbitre. Ce livre n’a pas pour finalité de proposer une nouvelle recette en vue d’obtenir plus tard une amélioration de notre condition personnelle et relationnelle. L’auteur propose un retournement, une position radicalement opposée à l’idée de progression, qui consiste à vivre l’immédiateté comme étant l’expression exacte et impersonnelle de la Vie telle qu’elle est perçue. La dissolution de l’entité séparée n’est pas un but à atteindre dans le futur, car la vision de l’illusion d’être une entité autonome n’est possible que maintenant. Tout en remettant radicalement en cause nos espérances, Daniel Morin redonne de la valeur à notre humanité et réhabilite l’ordinaire. Il nous invite à “oser être vraiment soi-même”, dans la présence à l’instant. La seconde partie de l’ouvrage est un entretien amical avec Alexandre Jollien. La vie commence maintenant. La vie finit maintenant.