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Pourquoi je ne tombe pas ?

Par Jeuneanecdotique
24 janvier 2013

Pourquoi je ne tombe pas ?

Vendredi dernier, je me suis faite larguer. Plutôt violemment à mon goût, je dois dire. J'étais avec cet homme depuis genre presque 4 ans et je m'étais souvent dit que si un jour il me quittait, ça se passerait mieux que ça. On sur-estime l'amour, parfois. Tout a été fait comme on le voit tous les jours dans des topics Doctissimo : un larguage par sms, une nana (moi...) qui deviens dingue, qui irait se jeter d'un pont si elle le pouvait et qui supplie son homme de lui donner une dernière chance parce qu'elle l'aaaaaaîîîme tellement.
Ma période de léthargie n'a pas duré longtemps, à vrai dire. J'avais souvent imaginé ma réaction si un jour on se quittait ; jamais je n'aurais imaginé que je l'accepterais. Ce n'est pas que je ne l'aime plus, que je ne suis plus amoureuse. Mais il a pensé à lui ; j'ai rapidement eu envie de penser à moi.
Je n'ai pas remonté la pente. C'est tout récent, quand même. Mais je me suis prise en main et j'ai évité de la dévaler et de m'y casser les dents.
Une des choses qui m'a beaucoup desservie dans ma vie et particulièrement dans mon couple, c'est que je suis le genre à m'apitoyer sur mon sort. Je me plains d'être grosse, moche, pas motivée, de ne pas savoir quoi faire de ma vie.
En une semaine de rupture, je pense avoir fait plus de progrès qu'en un mois de couple. Je me suis auto-bottée le cul et ça a putain de fonctionné.
Je me trouvais grosse ? J'ai appris à écouter mon corps. Pendant quelques jours, je n'ai plus rien mangé. Je n'arrivais pas. Ça bloquait. Et j'ai vite découvert ce qu'était la faim : la faim, ce n'est pas avoir envie de chips, ce n'est pas se dire « c'est l'heure de manger ». La faim, c'est ton estomac qui gargouille. Et finalement, avant, c'était rare que je mange quand mon estomac gargouillait. Je mangeais quand c'était l'heure et que j'avais envie, même si mon corps, lui, n'en avait pas besoin. Maintenant, j'attends que ça gargouille, je me modère, et ma quantité de nourriture s'en voit grandement diminuée. Et ça fait du bien, d'écouter son corps.
Je ne me trouve pas belle ? Mais personne n'est beau ou moche, en fait. Il faut prendre soin de soi. Il faut marcher avec conviction, ne pas regarder ses pieds. Je vais vous pondre la phrase la plus banale qui soit, mais qui a fonctionné pour moi (alias le plus gros paquet de complexes sur pattes, il n'y a pas si longtemps) : si on se sent belle, on est belle. C'est un état d'esprit. Certains ne vous trouveront pas à leur goût ; d'autres si. Mais personne n'est mieux ou moins bien. C'est tout. J'ai pris soin de moi, j'ai été au coiffeur, j'ai fait une coupe que je n'avais jamais tenté. Une coupe plus adulte, plus féminine. Les premiers jours, dehors, je marchais comme un zombie. Alors, logiquement, je restais un zombie. J'ai vite essayé de me forcer à marcher comme une femme forte, déterminée, qui en veut, comme une femme-papillon, comme une femme confiante. Je me suis forcée, et au final, j'avais l'impression que faire semblant me permettait, petit à petit, d'y croire réellement. Un état d'esprit, j'vous dis !
Je ne suis pas motivée ? Bah, alors, c'est simple. Dès que je pense à faire quelque chose, et que je me dis « rooooh, pas envie », je compte jusqu'à 3, et je le fais (ça marche aussi pour ranger ma chambre, oui). Parce que si j'ai pas envie de le faire, c'est que je dois le faire. C'est ainsi que ça se passe dans la vie des feignasses. Pendant plusieurs mois, j'ai pris beaucoup de retard dans mes cours. Je n'avais jamais la foi de les bosser ; je préférais zoner sur internet, pensez-vous. Alors, vous voyez, j'ai pris mes doigts et je les ai retiré bien fort de l'endroit où vous vous doutez qu'ils étaient. Je me suis foutue des gifles en me promettant d'aller réviser mes cours à la bibliothèque. Et c'est ce que je fais. J'avance, petit à petit, chaque jour. Je me dis que mon avenir en dépend, et que zoner sur internet, je pourrais bien le faire plus tard, quand j'aurais fini mon chapitre du jour.
Je ne sais pas ce que je veux faire de ma vie ? Bien sûr que si. Je veux réussir mon CAP, avoir un travail, passer le concours d'ATSEM. Et comme dans chaque profession il y a parfois des problèmes, des imprévus, et qu'il est possible pour moi comme pour tant d'autres que je ne trouve pas de boulot : pas grave, j'ai des solutions-métiers de rechange qui me plaisent, sans formation, avec des avantages et des augmentations. Je réfléchis trop négativement, en temps normal. Alors j'ai essayé de réfléchir tout court, et je me suis dit que si je bossais, ce que je ne manquerais pas de faire, alors tout était possible. Je suis motivée à me fabriquer un avenir. Tout peut changer. Mais au moins, je n'ai plus peur. Je sais que je vais faire ce que j'aime. Je sais que je ne me contenterai pas du minimum : je me construirai la vie que je mérite. Une belle vie, quoi.
Peut-être qu'on se dit que je ne suis plus vraiment la même personne. Qu'en une semaine de rupture, je devrais encore être au lit à mater des photos de mon amoureux en étalant ma morve sur mes draps. J'aimerais bien, pour tout dire. Mais j'ai conscience que ça ne m'aidera pas. Ce n'est pas la personne que je veux être. J'ai toujours voulu être une fille confiante, rassurante, gentille, intelligente, motivée : sans m'en donner les moyens, en attendant qu'on le pense instinctivement de moi alors que je ne faisais rien pour. Je me suis achetée les moyens. J'ai payé avec mon choc, ma tristesse, mon incompréhension. Et je me le suis finalement bien rendue : si mon ex-copain n'a pas été très clair dans les raisons qui  l'ont poussé à me quitter malgré son amour pour moi, j'en ai trouvé quelques-unes en faisant un gros travail sur moi-même. Je dois vous avouer que j'ai eu beaucoup de mal, et que j'ai tellement réfléchi, que je me suis tellement mise à nue devant mon propre moi pour ne rien oublier, que j'ai trouvé. Je ne me suis pas lancée que des fleurs et ça n'a pas été facile, mais ça va. Ce n'est pas grave d'avouer que j'ai été vraiment relou, vraiment insistante, vraiment égoïste sous prétexte de vouloir aider les autres, vraiment dépendante, vraiment immature, vraiment molle, vraiment trop incertaine pour qu'on ait envie de s’embarrasser de mes problèmes de confiance. Ce n'est pas grave d'avouer que j'ai fait la connerie de flipper, d'être stressante et stressée, au lieu de profiter de l'instant présent et d'être juste présente. Ce n'est pas grave d'avoir envie de me taper quand je me rends compte que je pensais tout acquis, et que je préférais m'apitoyer sur des détails, des interprétations fumeuses de mon esprit, plutôt que de dire tout simplement « je suis heureuse ». Ce n'est pas grave d'avouer que j'ai été conne et que dans un souci d'en avoir toujours plus, j'ai blessé des gens que j'aimais, alors que finalement j'en avais bien assez, mais je voulais voir jusqu'où on pouvait aller. Ce n'est pas grave, tout ça. Tant qu'on en prend conscience, et qu'on se promet à soi-même, qu'on ne sera plus JAMAIS comme ça. JAMAIS.
Alors, oui. Je l'aime. Oui, il me manque. Oui, je pense que notre amour aurait pu  nous sauver. Je veux son bonheur. Je veux sa réussite. Je veux être là, pour lui. Mais je suis avant tout là pour moi. Je me prends en main, et j'avance. Je me chausse de mes plus belles chaussures, et j'essaie de grimper cette pente que tout le monde pensait que je dégringolerais quand j'ai dit qu'il m'avait quittée. Je ne peux pas faire ça. Je ne peux pas abandonner. Comme me l'a dit une amie, si je m'abandonne moi-même, personne ne sera là pour se battre à ma place. J'ai mes amis, ma famille, mais la seule personne qui peut quelque chose pour moi, eh bien... c'est moi.
La vie est courte. On devrait la passer près de ceux qu'on aime, une fois qu'on les a trouvé. Et si on ne peut pas, il vaut peut-être mieux avoir appris à s'aimer soi-même, aussi. Histoire de n'être jamais vraiment seul...

Pourquoi je ne tombe pas ?

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