Odile, une jeune femme indépendante, prend possession d'une maison en Bretagne dont elle vient d'hériter. Mais petit à petit, l'endroit semble la couper de toute réalité...
"Cornouaille" de Anne Le Ny
Avec : Vanessa Paradis, Samuel Le Bihan Sortie le 09 janvier 2013 Distribué par TF1 Vidéo Durée : 92 minutes Nombre de : 1 Film classé : Tous publics Le film : Les bonus : |
Sauf pour cette jeune femme (Vanessa Paradis ) qui se débarrasse très vite des meubles et des souvenirs de la demeure mise en vente. Le voisinage regrette sa décision, principalement Loïc, son ami d’enfance, dont elle se souvient à peine. Ce qui ne facilite pas les retrouvailles, surtout que le fameux Loïc est mort il y a trois ans, lors d’un naufrage. Autour de cette disparition mystérieuse et des fantômes qui l’accompagnent (les clés disparaissent…) , Anne Le Ny, n’enfourche pas la charrette de l’Ankou et sa cohorte de défunts légendaires. Elle nous conduit plutôt tranquillement sur les chemins douaniers du Cap-Sizun, joliment ballottés par le vent et le fracas des vagues. Ce n’est pas une carte postale, mais ça n’a rien de fantastique.
La vie va, son petit train, et c’est plutôt sympathique que de suivre notre héroïne, accrochée de plus en plus à cette terre étrangère. Son amant de la capitale tente de la raisonner, mais la voici bretonne, de retour au pays de son enfance.
Si Anne Le Ny rejette d’emblée le flash-back lourdingue, le procédé qui ressuscite les disparus au pays des vivants me paraît toujours un peu bizarre. Là papa, maman reprennent leur vie où ils l’avaient laissée, en compagnie de leur désormais très grande fille. Le tout est assez platement filmé, et c’est surprenant quand on revoit « Les invités de mon père » d’une tout autre facture. Je pense que la manière dont le scénario aborde le personnage de Loïc, ne lui facilite pas la tâche. Il est l’énigme du film, sa raison d’être, mais il manque d’envergure.
Le tout est assez platement filmé, et c’est surprenant quand on revoit « Les invités de mon père » d’une tout autre facture. Je pense que la manière dont le scénario aborde le personnage de Loïc, ne lui facilite pas la tâche. Il est l’énigme du film, sa raison d’être, mais il manque d’envergure.
En n’optant pas résolument pour un genre, Anne Le Ny le laisse s’échapper dans ses balades marines. Le Bihan y prend semble-t-il un grand plaisir et Vanessa est tout aussi accorte. Charmante !
- Le making of (32 mn)
Il est plutôt bien fait, en mêlant anecdotes et commentaires, répétitions et tournage.
On parle bien évidemment de la pluie et du beau temps, avec les gens du cru qui expliquent comment ça fonctionne, et c’est très marrant. L’équipe parle de leur réalisatrice, et de son comportement. Le fait d’être aussi une actrice, comment elle dirige…
Le Bihan « elle arrive à éviter de faire les scènes à notre place, elle nous dirige comme elle aimerait être dirigée ».
Il ne faut pas manquer la séquence du bébé qui rigole au lieu de pleurer, donc changement de bébé à qui l’on retire sa tétine et là ça fonctionne. Le cinéma est un monde cruel.
Le Bihan parle aussi beaucoup de la Bretagne, de la culture bretonne en harmonie avec le culte de la mort. Et ça aussi c’est intéressant.
- Mais encore
Pour écrire le scénario, Anne Le Ny s’est inspiré des légendes celtiques, mais aussi du livre « La Légende de la mort chez les Bretons armoricains», d’Anatole Le Braz. Rien à voir, donc, avec » Je me suis fait tout petit » où Vanessa Paradis découvrait déjà la Bretagne.
La réalisatrice tient un petit rôle dans son film : « autant je suis très exigeante avec mes acteurs, autant quand c’est moi, je bâcle un peu ». C’est sans doute la raison pour laquelle la comédienne, qui confesse préférer jouer dans les films des autres plutôt que dans les siens, ne s’est réservée qu’une brève apparition…