Une patate qui me susurre le nom d'Agnès Varda à l'oreille...
Connaissez-vous Agnès Varda, cette petite dame au grand talent qui promène sa drôle de silhouette et sa chevelure bicolore dans le paysage cinématographique français ?
J'aime la réalisatrice de Sans Toit, ni Loi et de Cléo de 5 à 7, mais j'aime encore plus la formidable artiste humaniste qu'elle est, avec une façon de voir le monde qui n'appartient qu'à elle.
Ce petit bout de femme est atypique, généreuse dans ses idées et dans sa façon de filmer les gens. Je l'aime parce qu'elle est une incarnation de l'amour qui dure quand elle parle de Jacques Demy, son réalisateur de compagnon qu'elle a tant aimé, qu'elle a accompagné jusqu'aux portes de la mort et qui restera pour toujours sa moitié, son âme soeur. Il faut la voir filmer son amour déjà malade, filmer sa peau, ses yeux, ses cheveux comme pour en garder la substance sur sa petite cassette vidéo, ultime rempart contre la séparation définitive.
Je l'aime aussi parce qu'elle a fait des documentaires qui m'ont émerveillée, qui révèle son amour des êtres, sa liberté de penser et son espièglerie. Oui, cette vieille dame (84 ans au compteur) est une vraie gamine, pas du genre sale gosse, non, du genre émerveillée, rêveuse, fonceuse, un peu garçon manqué. Libre surtout. Un petit côté clown, un air de Gelsomina dans la Strada.
Qu'elle raconte dans une exposition photo la vie des veuves de marins de Noirmoutier ou qu'elle filme les glaneurs des rues de la ville, qu'elle construise de drôles de cabanes sur la plage ou qu'elle déplace le temps d'une journée sa société de production et tout son personnel dans la rue Daguerre et la transforme en plage, les pieds dans le sable, cette drôle de dame fantaisiste certes, mais pas à tout prix, croit aux êtres et aime raconter des histoires. Tout simplement.
Et puis surtout, elle collectionne les patates en forme de coeur, et moi, ça me parle !
Je vous recommande les films suivants :
- les Glaneurs et la glaneuse
- Les plages d'Agnès
Et pour découvrir Agnès Varda, je vous recommande chaudement ce podcast de mon émission France Inter préférée, Eclectik.