Par: Jon
Mais qu’ont-ils fait! Qu’ont-ils osé écrire! Des instituteurs ont demandé à des enfants de composer un dictionnaire, donnant leurs propres définitions de notions sacrilèges dans notre société post-sexiste comme ‘maman’, ‘papa’ ou ‘ménage’. Et ne voilà-t-il pas que ces petits saligauds (il n’y a pas d’autre terme) se sont empressés de se vautrer dans un étalage de clichés sexistes (dixit Métro, Le Point, etc.)! C’est Najat Vallaud-Belkacem qui a dû se retourner dans son lit Louis XVI du ministère des Droits des Femmes (car elles en ont, aussi – oui, oui).
Une photo des coupables. La police serait en ce moment sur leurs traces.
Ainsi, un journaliste indigné (comme il faut l’être depuis que le maître à penser, Stéphane Hessel, nous l’a ordonné) travaillant à Métro nous donne à lire ces ignobles définitions. Une mère serait donc, selon ces petits enfoirés (n’ayons pas peur des mots, nous combattons ici la bête immonde!), une « femme qui a des enfants. On l’appelle maman ou mamounette. » J’ai presque honte de reproduire dans cet article ces mots tristement ‘sexistes’. Et un père? « C’est le mari de la maman, sans lui la maman ne pourrait pas avoir d’enfants. C’est le chef de famille parce qu’il protège ses enfants et sa femme. On dit aussi papa. » Je m’étoufferai presque devant tant de réactionnisme! Vite, allons lire un peu de Libération, histoire de se purger le cerveau… ah, ça va mieux.
Quant au ménage, la définition donnée par ces sacripants réactionnaires est la suivante: « Tous les dimanches, ma maman fait le ménage: elle rend la maison propre. » Tant de sexisme d’un seul coup, je ne tiendrai pas jusqu’à la fin de la soirée. J’attends un communiqué AFP de Caroline De Haas, l’ancienne porte-parole de l’association Osez le féminisme! et conseillère de Najat Vallaud-Belkacem (et actuellement en mission auprès de tous les membres du gouvernement pour leur apprendre que le sexisme, c’est mal) pour me dire quoi penser.
Comme si ces petits enculés (disons-le franchement, mais sans animosité aucune envers les adeptes de cette pratique, bien sûr – je ne voudrais pas que l’on croit que je suis réactionnaire!) voyaient chez eux ces modèles! Enfin, une mère qui fait le ménage, qui serait une femme de surcroît, et leur père, un homme, qui serait le chef de famille! On n’est pas loin du Travail, Famille, Patrie de Vichy! Tout cela nous rappelle lesheureslesplussombresdenotrehistoire, moi j’vous l’dis.
Heureusement que le Ministère de l’Education Nationale a enlevé ce dictionnaire du Net. D’aucuns seraient tentés de parler de censure. Mais non! Il faut simplement remettre les choses dans l’ordre, au bon endroit. Et que ce qui dépasse soit tout simplement éliminé. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser traîner tant de stéréotypes sexistes, passéistes et tout simplement nazis (allons jusqu’au bout des choses, merde!) dans un dictionnaire à la portée de nos chères têtes blondes, brunes, rousses, bouclées, crépues (mais jolies quand même) et chauves (on les oublie parfois).
A quand un programme de rééducation d’éducation dans les écoles? Je pense qu’il serait bien plus simple d’enlever les enfants à leur famille le temps de leur éducation afin de leur apprendre ce que c’est que penser. Et penser bien, surtout. Tout comme Mme Vallaud-Belkacem et Mme De Haas. Ça nous éviterait de devoir un jour relire ces définitions ignobles aux relents des années 30.
Je voudrais enfin remercier le travail d’investigation des journalistes chargés de cette triste affaire, qui ont su s’émouvoir du sordide sexisme de ce dictionnaire. On en aurait rien su sans eux. Grâce leur en soit rendue.