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Quatrième de couverture des Éditions Folio: « Isabel vient de fêter ses quarante ans. Ce n’est pas le désastre annoncé par son amie Carlotta. À peine une ponctuation dans la douce fuite des jours. Un mari, une fille, un atelier de confection de masques : la vie continue. Toutefois, Dan, le mari, lassé de son métier, ne vit plus que pour le théâtre. Il a connu un premier succès à Oxford et n’aime pas voir ses manuscrits refusés. Sylvie, la fille, a beau porter un regard affectueux sur le couple que forment ses parents, elle n’en est pas moins une adolescente en conflit ouvert avec sa mère et n’en fait qu’à sa tête. Quant à Bert, l’ami de jeunesse de Dan, de retour après avoir travaillé à New York, il n’est ni aveugle, ni sourd, ni muet vis-à-vis des femmes qui l’entourent. Et Carlotta, la bonne copine célibataire, qui cumule les aventures, éprouve un gros faible pour Dan ».
Ma critique: Je ne connaissais pas du tout cette auteure,son livre m’a tout simplement fait de l’œil sur une étagère remplie de livres.Est-ce la couverture du roman qui m’a attiré?Ou bien les premiers mots?Je ne saurais vous dire mais quoiqu’il en soit quand je l’ai eu dans ma main,j’ai vu son potentiel j’ai vu qu’il me parlerait.
Quand j’ai commencé à le lire,je croyais ne pas pouvoir m’arrêter.Je tournais les pages avec toujours cette soif intarissable d’en savoir plus sur la vie d’Isabel,Dan,Bert et Carlotta.Mais c’est surtout sur le personnage d’Isabel que j’ai accroché,il m’a paru qu’elle et moi nous partagions beaucoup en commun.Sans que je m’y attende d’ailleurs,je tombe sur ce qu’on pourrait appeler l’histoire de ma vie enfin du moins une partie: »J’ai passé tant d’années,enfant,étudiante puis jeune femme à essayer de trouver ma voie…j’aurais perdu un temps fou à tâtonner…j’entrais dans la catégorie de ceux qui n’ont qu’une vague idée de ce qu’ils veulent faire plus tard »(Extraits De toutes les couleurs de Angela Huth).Mais l’effet miroir ne s’arrête pas là,en lisant ce roman j’étais Isabel ou inversement,j’ai eu comme un aperçu de la Amandine que je pourrai être plus tard.Je lui ressemble déjà beaucoup,je me suis souvent demandée si j’étais la seule à me réveiller certains matins mal dans ma peau sans savoir vraiment pourquoi.Isabel a beau aimé ses proches mais elle aime la solitude et la tranquillité que lui confère son chez soi et notamment son atelier.Elle a horreur des nouvelles technologies,elle peut passer des jours sans sortir de chez elle sans que cela ne la dérange.Cette proximité entre elle et moi m’a frappé et c’est troublant comment parfois une histoire,un roman peut autant lire en vous.Les autres personnages ne sont pas en reste non plus.Commençons par Dan,le mari d’Isabel est un homme comme je l’imagine et anglais de surcroit.Son obstination à écrire des pièces de théâtre jusqu’ici sans résultat le rend d’autant plus attachant,il fait preuve d’une témérité sans faille.Sylvie leur fille est une adolescente de son âge et qui est peut-être la seule à percevoir les non dits des adultes et les menaces possibles qui pèsent sur sa famille.Bert,je l’imagine très bien en meilleur ami de Dan,oui Bert le solitaire celui qui anime les fêtes.Carlotta l’intrépide Carlotta qui est la contradiction personnifiée et bien plus vulnérable qu’on peut le croire.Et pour finir,Gwen la femme de ménage qui a ses propres failles et sa propre histoire.
La façon dont s’enchaine le récit est tout autant intéressante.En effet,chaque personnage livre son ressenti comme un peu dans un journal intime.Le récit s’en trouve enrichi et plus objectif et sans que ça devienne monnaie courante,il permet de voir comment une même situation est ressentie différemment par les protagonistes.Il nous renseigne aussi sur la faculté humaine de se méprendre sur les autres,de penser tout connaitre sur l’autre.Finalement,il nous apparait à nous lecteur que chacun des personnages s’évertue à se donner contenance à travers un masque qu’il s’est composé ne montrant finalement que ce qui n’est pas synonyme de danger pour lui et les siens.Je n’aimerai pas trop en dévoiler mais il faut que je parle quant même de ce chassé-croisé amoureux qui est le pilier de cette histoire.D’ailleurs,il est impossible au lecteur de rester insensible aux questionnements des personnages,beaucoup seront certainement passés par là:comment différencier l’amour du désir?Comment faire la différence entre l’amour que nous porte notre conjoint et le regard enivrant nouveau qu’un étranger porte sur vous?A partir de quand peut-on parler d’adultère est ce que penser le faire est aussi grave que le faire finalement?Autant de questions qui resteront peut-être sans réponse et qui fera appel au vécu et au caractère de chacun.Ma mère a lu le roman et contrairement à moi,elle ne l’a pas aimé parce qu’elle trouvait que les personnages ne savaient pas ce qu’ils voulaient.Moi,je trouve ce point essentiel car il y a des enjeux,ce sont des humains comme vous et moi qui ont tout à perdre ou/et à gagner.C’est si tentant et facile de se dire que l’inconnu est bien plus séduisant que notre routine quotidienne,que ce qu’on laisse derrière soi.Alors,on hésite entre prendre des risques ou conserver cette sécurité matérielle et affective que l’inconnu ne nous apporte pas.Et cette façon typiquement humaine de croire finalement que tout est acquis dans sa vie:les amis,l’amour des nôtres,sa famille.On se méprend tellement sur cet état de fait et parfois bien souvent,il faut tout perdre pour s’en rendre compte mais en sera t-il de même pour Isabel,Dan,Bert et Carlotta?Je vous laisse le découvrir par vous-mêmes.
Comme le dit si bien la quatrième de couverture,De toutes les couleurs c’est l’histoire « d’êtres fragiles et ambigus, les troubles du désir, une valse des sentiments, des épilogues amoureux inattendus… Un roman fort et tendre sur la vie contemporaine ».
Ma note:18 sur 20.