Adieu ma Tunisie, adieu nos rires et nos espoirs, que reste t'il de toi ?
Chaque jour apporte son lot de tristesse, l'anéantissement de tout ce que nous portions à bout de coeur, à bout de bras.
Tout s'effrite, tout s'en va.
Chaque matin, les nouvelles circulent entre café et cigarettes, et le regard porté sur l'horizon s'assombrit. L'avenir a sombré comme un bateau qu'une main malveillante aurait détaché dans la nuit de son port d'attache, et la tempête a fait le reste.
La révolution était un flambeau qui éclairait la piste balbutiante de la liberté...et ceux qui se sont emparés de ce flambeau s'en servent aujourd'hui pour mettre le feu aux racines même du pays.
Ce matin, voici un article, parmi d'autres qui traduit l'immense détresse d'un peuple à qui l'on est en train d'arracher l'âme.
La communauté soufie du pays accuse des "wahhabites étrangers" d'avoir orchestré le saccage de son sanctuaire à Akouda, le 35e en huit mois.
Les soufis de Tunisie ont annoncé mercredi le saccage d'un de leurs mausolées, le 35e en huit mois, accusant des "wahhabites étrangers" d'orchestrer le saccage de ces sanctuaires. Le mausolée ou zaouïa de Sidi Ahmed Ouerfelli à Akouda, à environ 140 km au sud de Tunis, a été incendié à l'aide de cocktails molotov dans la nuit de mardi à mercredi par des assaillants non identifiés. "Les gens derrière toutes les attaques contre les mausolées sont des wahhabites", un courant radical se revendiquant salafiste et provenant d'Arabie saoudite, a affirmé dans une conférence de presse Mazen Cherif, vice-président de l'Union soufie de Tunisie qui a été créée après ces attaques répétées.
"Ce n'est que le début, ils vont ensuite détruire les sites archéologiques (romains) de Carthage, El Jem et Douga. Puis ils obligeront les hommes à porter la barbe et les femmes le niqab (voile intégral). Ils ont toute une stratégie pour changer le pays", a-t-il martelé. Selon l'Union soufie de Tunisie, ces wahhabites financeraient depuis l'étranger ces attaques menées par leurs partisans tunisiens mais aussi par des tenants du régime déchu du président Zine El Abidine Ben Ali ou des mendiants payés pour l'occasion.
Le saccage de la zaouïa de Sidi Ahmed Ouerfelli intervient dix jours après celui du mausolée de Sidi Bou Saïd, dans le village éponyme de la banlieue de Tunis et haut lieu du tourisme. Dans un communiqué, l'Union soufie de Tunisie a appelé le gouvernement, dirigé par les islamistes d'Ennahda, "à prendre ses responsabilités" pour faire cesser ces attaques. Les tenants d'une lecture rigoriste de l'islam considèrent le soufisme, la mystique islamique, comme blasphématoire, les saints y étant notamment révérés et non Dieu.
Le Point.fr