ROCK - On les connaissait surtout grâce au single “How To Start a Revolution”, sorti en 2008, et remis au goût du jour deux ans plus tard avec la bande d’annonce du film Kick-Ass . Avec ce single chantant l’insoumission, Some Velvet Morning se révélait en un éclair au grand public avec un refrain implacable et entêtant. Mais voilà, le trio anglais évolue, ses sources d’inspiration aussi. Et après un premier album remarqué en 2007 et un EP prometteur trois ans plus tard, les Londoniens confirment aujourd’hui leur talent avec ALLIES, dernier opus qui contient quelques morceaux de qualité.
Sans ses fans inconditionnels, Some Velvet Morning aurait eu bien du mal à produire cet album. C’est en fait sur le principe de My Major Company, le label des Anglais, que repose cette production. Un nouveau système de financement des artistes directement basé sur le choix du public qui a notamment fait découvrir des noms comme les Meltones ou Irma. Ils sont donc environ 350 à avoir participé à auteur de 100 000 livres sterling, soit plus de 120 000 euros, à ALLIES. Et ils ont fait le bon choix car Des Lambert, le chanteur-guitariste de la bande et ingénieur son quand il en a le temps pour Razorlight, a fait du bon boulot.
SILENCE WILL KILL YOU, premier bébé des frères Lambert, avait déjà fait quelques émules à sa sortie en 2007. Mais cinq ans plus tard, après une pléiade de singles et de concerts, le trio remet le couvert avec, cette fois-ci, de beaux verres en cristal. La fragilité est toujours là, côtoyant les guitares colorées et linéaires. Les premières influences n’ont pas disparues non plus. U2,bien sûr! De la voix, qui souffle et respire comme Bono, à la guitare on ne peut plus «the edgienne», les Irlandais sont bien plus qu’un souvenir dans la composition des Britanniques. "National Valentine", "Allies" ou "The River" sont en tout cas de cet héritage.
Some Velvet Morning n’a pas simplement consolidé les bases d’une culture rock alternatif/pop rock déjà bien établie. Des Lambert avoue une nouvelle référence, un autre incontournable née à la fin des années 70. Allies dévoile un léger penchant Cold Wave inspiré par The Cure. Un morceau comme "Don’t Think" rappelle étrangement "Lovesong" de DESINTEGRATION, tant pour l’aspect ryhtmique, la sonorité des guitares ou les similitudes avec la voix de Robert Smith.
Plusieurs titres portent l’album, avec un semblant d’espoir (Beautiful Dress), de peur (Hollywood) ou de révolte (Control). Les paroles ne sont pas toujours à la hauteur de la teneur dramatique de l’album et la présence de "How To Start a Revolution" est étonnante car peu en rapport avec l’ambiance général de ALLIES. On se satisfera d’un album contemporain et préonccupé qui devrait plaire aux fans de Starsailor, The Last Republic ou encore Transfer.