Le site dédié à l'opération, "Dodge Dart Registry", propose ainsi aux amateurs de sa "Dart" de faire appel à leurs proches pour financer (une partie de) la voiture de leur rêves. Dans une pure logique de crowdfunding, le demandeur va pouvoir créer son profil, spécifier une échéance et le montant qu'il souhaite recueillir, puis solliciter ses amis et sa famille via les réseaux sociaux.
L'intégration dans l'univers de la marque automobile est particulièrement soignée : la première étape de création d'un dossier consiste à personnaliser le véhicule désiré, puis le projet de financement doit être réparti en différentes pièces (feux anti-brouillard, jantes, calandre...), qui permettent aux participants de choisir celle qu'ils veulent financer (dans une approche qui ressemble donc à celle des listes de mariage).
Du point de vue du fabricant, l'opération "Dodge Dart Registry" est extrêmement intéressante, ne serait-ce que par sa capacité à faire d'un achat important un acte social. Sur le plan "financier", il faudra tout de même souligner plusieurs bémols dans l'exécution : les frais facturés par le fournisseur de la plate-forme de crowdfunding, RocketHub, sont assez dissuasifs (9% du montant "levé", au total), aucun lien direct n'est établi entre le financement et l'acquisition réelle du véhicule (les fonds peuvent en fait être utilisés à n'importe quelles fins)...
Mais laissons-là ces détails et essayons d'imaginer une "suite" à cette histoire. Ne pourrait-on envisager, par exemple, une offre de financement mixte où les acheteurs potentiels feraient appel à leur réseau pour participer à un achat et où une banque apporterait le complément, sous la forme d'un prêt classique ? Peut-être les conditions de ce prêt pourraient-elles être modulées en fonction des fonds collectés en crowdfunding ? Et le secteur automobile ne serait pas nécessairement la seule cible possible pour une telle offre...