La sexualité des patients

Publié le 23 janvier 2013 par Lana

Suite à l’article sur le jugement d’un HP qui avait interdit les relations sexuelles à tous les patients, on a pu lire pas mal de réactions sur les réseaux sociaux. Et comme d’habitude beaucoup de préjugés, notamment chez les infirmiers. La sexualité des patients psys est jugée encore plus taboue que celle des handicapés mentaux. Ceux qui sont pour une interdiction stricte parlent de viols, partouzes, grossesses non désirées, maladies sexuellement transmissibles. Une infirmière dit même que bientôt les patients vont porter plainte parce que le personnel ne veut pas coucher avec eux!

Ces derniers temps, j’ai l’impression de ne dire que des évidences, mais visiblement c’est nécessaire, donc je continue. Quand les gens, et spécialement les soignants, vont-ils comprendre que les usagers en psychiatrie, c’est toi, c’est moi, c’est tout le monde? Que dans les HP il n’y a pas que des fous camisolés assoiffés de sexe? Que si la question de la sexualité est délicate en institution et qu’il faut veiller à préserver les personnes les plus fragiles, on peut aussi y tomber amoureux, avoir envie de faire l’amour parce que c’est une de plus belles choses qui soient quand on est amoureux, et même savoir gérer sa contraception?

Je ne vais pas raconter ma vie sexuelle, mais je n’ai jamais participé à des partouzes ou quoique ce soit du même genre, et si je me retrouve à l’HP, je ne vois pas pourquoi tout d’un coup ça me tenterait. Schizophréne, dépressif, bipolaire, peu importe, notre sexualité n’est pas à l’image des fantasmes de certains soignants. A eux de remettre leur vision des patients, et leur mépris sous-jacent, en question avant d’interdire tout à tout le monde.


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