Au centre du film, il y a évidemment Christina Ricci, qui se démène pour faire exister ce personnage bien différent ce tous ceux qu'elle a pu interpréter. Elle semble aussi à l'aise avec son rôle qu'avec son appendice nasal, heureusement très crédible (sans quoi le film partait perdant). Malheureusement, passée la description de la malédiction qui sévit sur la famille Wilhern et des jeunes années de Pénélope, l'argument tourne court. Si Ricci emballe la plupart des scènes dans lesquelles elle figure, les personnages secondaires révèlent rapidement leur lourdeur et/ou leur vacuité. Et le petit côté comédie de boulevard de certaines scènes est proprement exaspérant.
Pour apprécier un peu ce Pénélope, il faut en fait faire abstraction des fioritures et se focaliser sur cette demoiselle un peu porcine mais réellement charmante, qui vit évidemment mal son défaut physique mais préfère finalement passer outre plutôt que de pleurnicher sur son sort. Avec une intrigue resserrée et des enjeux redéfinis, Pénélope aurait sans doute fait un film assez délicieux, mais c'est malheureusement l'ennui qui prime. Dommage : l'idée de situer ce film dans la haute bourgeoisie était bonne, permettant de livrer une double dénonciation du diktat des apparences. Mais même ce filon n'est pas correctement exploité, expédié lors des dix premières minutes de film. Et l'on se dit que finalement, on se serait bien contenté d'une variation en mode mineur sur les thèmes développés dans Edward Scissorhands plutôt que de ce film ne sachant franchement pas où il va.
4/10