Riff Reb’s nous livre une libre adaptation du roman éponyme de Jack London, et signe dans la collection « Noctambule » sa seconde adaptation, après celle en 2009 du roman de Mac Orlan, À bord de l’Étoile Matutine.
L’histoire tient en quelques mots. Humphrey Van Weyden, fils de bonne famille délicat et littéraire, se retrouve, par un coup du sort, enrôlé sans qu’on lui laisse le choix sur une goélette partie chasser le phoque, et va se confronter au capitaine, Loup Larsen, force de la nature cruel et violent mais homme de culture qui va avoir des discussions passionnées avec son hôte forcé.
La respiration du livre s’organise autour de 17 chapitres, dont l’intervalle, parfois ponctué de splendides illustrations, permet d’échapper quelques secondes au sentiment d’oppression qui va progressivement s’installer, pour finir en huis-clos sur un navire fantôme.
L’utilisation de la couleur est économe et magnifique : à l’exception du premier chapitre, bicolore où le gris alterne avec le bleu nuit, tous les autres passages sont monochromes, pour souligner l’intensité du récit. Les tons utilisés font écho à ceux des aventures de Basil et Victoria, dessinées en 1990 par Edith, membre fondateur comme Riff Reb’s du collectif Asylum.
Enfin, l’hommage rendu à Francis Lacassin, disparu en 2008, rappellera combien son travail de mémoire sur la littérature populaire a compté à partir des années soixante, avec notamment la création en 1962 du Club des bandes dessinées, avec Alain Resnais et Évelyne Sullerot.