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Laure de Choiseul, directrice de l'Agence française pour l'adoption (AFA) a jugé le 20 mars 2008 le rapport Colombani sur l'adoption, "peu réaliste", "technocratique", "démagogique", et risquant de "déconcerter les pays d'origine des enfants adoptés". La directrice de l'AFA, organisme public créé par la réforme de 2005 et cible de critiques sévères de la part de l'ancien patron du Monde, juge "peu réaliste" de penser qu'"en réorganisant tout, le nombre d'adoptions internationales va progresser. On s'est fait piéger une première fois", dit-elle, avec la "promesse" du gouvernement en 2005 de doubler les adoptions. "Cela avait plombé le débat, on ne sait pas si c'est par démagogie ou méconnaissance que M. Colombani tient ce propos, mais des personnes très autorisées s'accordent à dire qu'on va vers une diminution du nombre d'adoptions internationales". Les propositions de la mission Colombani de recréer une Autorité centrale en ne laissant à l'AFA que son rôle d'opérateur public, aux côtés des OAA (Organismes privés habilités pour l'adoption) ne vont pas dans le sens de la "simplicité", dit-elle. Avec cette réponse "technocratique", "on va de nouveau bouleverser le paysage français de l'adoption, les pays qui commençaient à nous connaître ne comprendront plus rien", dit-elle. "L'AFA va perdre la crédibilité qu'elle commence à acquérir auprès des pays", se défend Mme de Choiseul, qui "réfute" par ailleurs l'application de "quotas" dans les envois de dossiers. "On gère 10.000 dossiers. L'objectif n'est pas de les envoyer pour faire plaisir, mais de répondre aux souhaits des pays ; en Chine, on a envoyé tous les dossiers et il n'y a pas plus d'adoptions". Concernant les agréments, accordés très facilement aujourd'hui au risque de décevoir ensuite les familles, le rapport, estime-t-elle, "ne va pas assez loin" et n'est pas assez "inventif". Il faut, selon elle, donner plus d'importance à la "dimension psychologique et sociale".