Dans un article mis en ligne lundi 21 janvier 2013, Laurent Mauduit de Mediapart affirme que Nicolas Sarkozy cherche un constituer un fond d'investissement en private equity aux ambitions gigantesques, un milliard d'euros.
Avant, déjà...
Nous pouvions
rappeler d'autres appétences de l'actuel ex-président pour ces affaires.
Quand il était monarque, Nicolas Sarkozy aimait personnaliser la
conclusion de certains contrats, sans qu'on sache finalement quelle était sa réelle importance. Il fanfaronna ainsi trop tôt sur la vente de Rafales à son ami Lula, président en fin d'exercice au Brésil. Une vente qui n'eut jamais lieu. Il fanfaronna tout autant sur le sauvetage des chantiers navals de Saint-Nazaire, avec une commandes russe qui signifiait surtout trop de délocalisations de savoir-faire, technologie, et... d'heures de main d'oeuvre.
Finalement, la question est peut-être d'abord celle-ci: Nicolas Sarkozy est-il un bon apporteur d'affaires ?
Il y eut d'autres deals, plus fumeux, plus discrets, partiellement révélés par quelques journalistes d'investigations et des enquêteurs persévérants. On a déjà rappelé les affaires libyennes. Elles ont valu une plainte d'entre-deux-tours contre Mediapart dont nous n'eûmes finalement aucune nouvelle. Quand il était ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy avait largement travaillé
pour vendre du matériel de surveillance au régime du colonel. La raison était commerciale. En Sarkofrance, tout était possible. Sarkozy avait la morale chancelante mais il ne fallait rien dire.
Nicolas était donc simplement ministre mais de l'intérieur. Pourtant, il voulait faire des affaires à l'export, et surtout en Libye. Son ancien vizir Claude Guéant - directeur de cabinet à l'Intérieur - jouait les intermédiaires. Il justifia voici quelques jours qu'il ne s'agissait que de nouer des contacts avec des chefs d'Etat étrangers tel le colonel Kadhafi pour un ministre qui aspirait à devenir président.
Sans rire.
Ses anciens rivaux à droite n'avaient d'ailleurs pas compris pourquoi il cherchait tant à faire d'autres affaires, plus loin, en Arabie Saoudite, quand il n'était que ministre de l'Intérieur de Jacques Chirac. L'intérieur, c'était bien la France, non ? Pourtant, Sarkozy était actif pour conclure ce contrat Miksa, en 2003, annulé par Chirac ensuite.
Bref, Nicolas Sarkozy cherche des sous depuis longtemps.
Maintenant, encore.
La thèse de Laurent Mauduit est séduisante. Que Sarkozy cherche à
réaliser un telle opération, c'est bien possible et d'ailleurs Mauduit
avance des preuves. Il rappelle les 5 déplacements d'affaires de l'ancien monarque. Ils auraient tous eu pour objectif second ou caché de nouer les contacts adéquats à cette entreprise paradoxale pour un ancien président. La source de cette révélation serait quelques documents saisis par la police lors des trois perquisitions intervenues l'été dernier aux bureaux et au domicile de Nicolas Sarkozy: « dans les données informatiques qui ont été saisies, les policiers ont trouvé des indications qui les ont surpris et qui étaient en fait les premières ébauches du projet.» Selon l'éditorialiste du site d'informations, Sarkozy serait conseillé par Alain Minc.
Voici donc Sarkozy repris par ses anciens démons.
NewYork, le 11 octobre 2012
Sarkozy tient une conférence à huis clos devant un parterre de clients de la banque d’affaires brésilienne BTG Pactual, rassemblés dans les salons de l’hôtel Waldorf Astoria. Cette banque s'est faite une spécialité du placement offshore.
Sao Paulo, 22 octobre 2012
Nicolas Sarkozy passe deux jours, à nouveau auprès de BTG Pactual.
Moscou, le 13 novembre 2012.
Mediapart reprend une information révélée par l'Express. L'ancien candidat du peuple était invité par un milliardaire russe.
Singapour, le 6 novembre 2012.
Sarkozy rencontre des représentants de Temasek, l’un des deux fonds souverains du micro-Etat également spécialisé dans le « private equity ». Mauduit est plus spécifique dans ses révélations: «Selon des informations très précises que nous avons pu recueillir, Nicolas Sarkozy aurait ainsi demandé aux dirigeants de Temasek d'investir dans le fonds qu’il veut créer. Le schéma qu'il leur a présenté prévoit que de gros investisseurs entrent dans son fonds d'investissement, en souscrivant chacun un "ticket" si possible d'environ 200 millions d'euros. »Fichtre !
Doha, 11 décembre 2012
Nicolas croise Cécilia, l'occasion est prestigieuse, un forum du sport. On pensait à Carla qui allait donc sortir encore un album. Le passage élyséen a failli lui coûter trop cher.
A Doha, on se souvenait des amitiés qatari si précieuses et personnelles de Nicolas.
En France, Nicolas Sarkozy chercherait une centaine de millions d'euros auprès d'hommes d'affaires jugés amis. Ziad Takkiedine,
cet ancien apporteur de fonds de la Chiraquie passé en Sarkofrance, a accusé son ancien mentor d'avoir reçu quelque 50 millions d'euros en 2007. C'est une belle réserve, mais la somme est d'un montant improbable et non confirmée. Mais Mauduit n'apporte aucun élément de preuve quant à l'implication réelle de ces amis patrons cités. Ce sont toujours les mêmes noms qui circulent, une liste raccourcie de
celle du Fouquet's 2007, composée de gens qui n'ont absolument pas
besoin de l'ancien monarque pour conduire leurs affaires.
A suivre.