NICE, par Ralph Bechani
Avec Ari Rabinovitch à Jérusalem (Reuters)
Le Premier ministre israélien sortant Benjamin Netanyahu a revendiqué mardi soir la victoire aux élections législatives après la publication de sondages réalisés à la sortie des urnes créditant la droite d'une courte majorité.
"Il est clair que les Israéliens ont décidé qu'ils souhaitaient me voir continuer à servir en tant que Premier ministre et former un gouvernement aussi ouvert que possible", écrit-il sur sa page Facebook.
Selon les sondages réalisés à la sortie des urnes, le Likoud-Beitenou (droite) du Premier ministre israélien est en tête de ces législatives, mais les formations de centre gauche réalisent une percée inattendue qui pourrait compliquer la formation de la prochaine coalition gouvernementale.
Trois enquêtes effectuées pour la télévision créditent le mouvement de Benjamin Netanyahu de 31 des 120 sièges de la Knesset.
Le nouveau parti centriste Yesh Atid arriverait quant à lui en deuxième position devant le Parti travailliste (gauche) et le Foyer juif (extrême droite).
En Israël, jamais un parti n'a obtenu la majorité absolue et Benjamin Netanyahu devra lui aussi recourir à des alliances diverses pour atteindre la majorité.
22 janvier 2013. Crédits photo : Reuters/Baz RatnerLe résultat de ce scrutin législatif qui se tient en territoire occupé est au coeur des inquiétudes de la communauté internationale. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu y joue aussi son avenir politique, sa crédibilité également et de fait sa popularité.
Entre temps, les israéliens sont profondément divisés, notamment sur la question de l'existence d'un futur état palestinien, alors que la colonisation de la Cisjordanie se poursuit en toute illégalité.
Le risque de voir tomber de nouvelles roquettes sur Israël, venues de Gaza, fait aussi partie du climat anxiogène qui règne actuellement dans l'état hébreux.
Les pourparlers israélo-palestiniens ont été rompus un mois après leur relance de septembre 2010 sous l'égide des Etats-Unis. Ils sont restés depuis au point mort.
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a fait savoir qu'il ne retournerait pas à la table des négociations avant un gel du développement des colonies juives. Or Benjamin Netanyahu a donné son feu vert à la construction de quelque 11.000 logements pour le seul mois de décembre.
UNE GUERRE PRÉVENTIVE CONTRE L'IRAN ?
L'autre dossier chaud, c'est l'Iran et le risque de voir le pays se doter de la bombe atomique. En 2012, Israël s'est dit prêt à une intervention militaire "à l'automne" contre des sites stratégiques de la république islamique. Pour l'heure il n'en n'est rien, mais les résultats de ce scrutin pourraient conforter l'idée d'une attaque préventive.
Le Premier ministre sortant place ainsi l'Iran et son programme nucléaire au sommet de ses priorités, affirmant qu'il ne laissera pas Téhéran franchir le seuil d'enrichissement de l'uranium qui lui permettrait de se doter de l'arme atomique.
Enfin, il ne faut pas négliger la colère des israéliens sur le plan social. En effet, avec la crise économique mondiale, des milliers de personnes avaient manifesté leur inquiétude lors de nombreux rassemblements pacifiques en 2011.
Un mouvement social inédit en Israël, dans la lignée des rassemblements des Indignés à Madrid et Wall Street notamment.
Lire l'article du Monde.fr : "Le message politique des indignés israéliens"
Avec Jean-Philippe Lefief pour le service français (Reuters)
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