Des soirées à regarder TF1 …

Publié le 22 janvier 2013 par Pimprenelle2

Il est des jours de galères, à ramer à en attaquer la banquise, des jours où rien ni personne ne va si ce n’est à l’eau, des jours où l’on en vient à envier les grippés, les gastro entérinés, les planqués sous leur couette, bien au chaud, bien paisibles.

Des jours à faire la bise au premier morveux, à ne pas faire sa difficile, on ne sait jamais, on peut toujours rêver de ne pas être immuniser. Des jours à hurler dans l’hygiaphone, essayer de se faire entendre et apprendre, qu’il n’est de pire sourd que celui qui se refuse, à changer les piles de son sonotone.   Il est des soirs de fatigue, chaussés de sabots fourrés de la paille des autres, et une poutre en travers du gosier et l’humeur en berne.

Et s’en suivent, c’est fatal, des soirs de légitime mauvaise humeur, et personne avec qui la partager, se venger, être injuste, à râler, à pester. Que c’est sûr, c’est certain, on ne vous la fait pas vous savez, à vos quatre étages, « on » a rajouté des marches. « Et la vaisselle n’est pas faite pousse toi tu lambines, maintenant c’est trop tard, on ne peut pas compter sur toi. T’as fait quoi de ta journée, travaillé ? Laisse-moi rire ! T’as peut-être refait le monde, y a qu’à voir il va mieux. Eteint moi cette télé, comme d’habitude que des conneries. Et puis tu dis rien, comme d’habitude, c’est moi qui fait tout, même la conversation. Qu’il n’y a pas de quoi rire, mais pour toi, jamais rien de grave ». Toutes ces amabilités, ces violences ordinaires, que vous n’oseriez jamais prononcer, dont vous connaissez la douleur.

Il est des soirs à regarder des niaiseries à la télé, s’abandonner, radasser dans le canapé, à kidnapper le chat, des loukoums à portée. Et immanquablement se découvrir douce, heureuse.


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