Je me permets de vous écrire ayant eu vent des similitudes nos aventures respectives, tout en sachant que ce ne doit pas avoir un grand intérêt pour vous…
Après plus de deux ans de silence, le besoin de m’exprimer sur cet incident a pris le dessus.
L’origine fut les dix jours de coma provoqué par une méningite, le cerveau attaqué par des abcès cérébraux (Première similitude).
Cartésien, athée, agnostique et inculte, ne croyant que ce que je vois, et j’ai « vu ». Je ne crois pas à mes souvenirs. Sauf que je les ai vécu (Seconde similitude).
Comment est-ce possible ? Et bien c’est comme voir sans yeux, sentir sans nez, entendre sans oreilles, ressentir sans les terminaisons cutanées. Tous les sens sont liés à un corps vivant. Le relief, les couleurs, la température, les odeurs, ces interprétations de nos sens d’êtres vivants font partie d’un environnement physique de la nature terrienne entourée d’un univers partiellement connu. Ce dernier étant réputé sans début, et sans fin. Sans origine ni limite, ce qui ne l’empêche pas d’exister dans notre esprit. Esprit sans lequel, j’ai pu malgré tout mémoriser l’inconnu. Que pourrions-nous percevoir sans nos sens, quelles interprétations d’un environnement pourrions-nous avoir ? Le rêve ? Non, dans un rêve nous ne faisons que subir. Ensuite, nous n’apprenons jamais d’un rêve.
Comment décrire une scène qui n’a aucun lien avec la réalité physique de la nature environnante et qui a été perçue sans les sens humains habituels ? Comment trouver les mots ? Voir les sons, entendre les images, sentir et ressentir tout et rien avec tout et rien. Un bruit silencieux transcendant, une lumière éblouissante apaisante. Ambiance d’agression paisible. Imaginez évoluer décorporé dans un espace feutré, lumineux, tempéré et sans odeur, dans un bien être total, une béatitude qui serait donc agréable à tous nos sens physiques. « Flottant » dans une plénitude, une sérénité « exacerbée », seul mais accompagné par des entités « invisibles », pourtant perceptibles dans la lumière. L’une d’entre elles semble plus proche et communique. Je perçois et comprends les messages inarticulés, sans idiome, je ne peux répondre mais cela s’avère sans doute inutile. Ces messages motivants me réconfortent et semblent me transmettre une connaissance extraordinaire. J’ai l’impression de pouvoir affirmer « Maintenant, je sais… » « j’aime et j’en suis honoré… ».
Combien de temps cela a-t-il duré ? Aucune idée, la notion de temps n’existait pas.
Finalement, j’ai ré ouvert les yeux fixés sur la lumière blanche des néons du plafond blanc de la salle de réanimation aux murs émeraude, je n’entends pas les instruments, je ne vois personne, je ne ressens rien. Je suis bien.
Faute de mots, je m’arrête là, peut-être que dans un prochain article je m’appliquerais à vous dévoiler l’enseignement.
Si cela intéresse quelqu’un, faite le moi savoir.