C'est un tour d'horizon des effets psychologiques et des conséquences possibles des médias sociaux qui nous est proposé par ces psychologues de l'Université de Pennsylvanie, de Californie et du Texas, qui font le point entre communication en ligne, cyber-intimidation, relations intimes, fidélité de l'image et justesse des propos, avec une série d'études présentées à la Réunion annuelle de la Society for Personality and Social Psychology. Facteurs de harcèlement et perturbateurs d'image certes, les médias sociaux ont aussi un avantage, celui de pouvoir communiquer plus intelligemment, en pesant ses mots.
La cyber-intimidation, synonyme de popularité : La cyber-intimidation qui peut entraîner la dépression et l'anxiété jusqu'aux pensées suicidaires et les TS, toucherait rien qu'aux Etats-Unis près de 160.000 étudiants par an, révèle cette étude des Universités de Pennsylvanie et de Californie, Davis, menée par ailleurs auprès de 788 étudiants. Si les jeunes qui sont victimes de brimades sont dans la vraie vie, plutôt ceux qui n'ont pas d'amis, cette étude montre que lorsque que le harcèlement se produit en ligne, les victimes font partie des principaux groupes sociaux de l'école. Ici, les auteurs ont cartographié la structure du réseau social des étudiants et l'ont rapprochée de leur expérience du harcèlement en ligne. L'étude révèle ainsi que la cyber-agression se produit bien à l'intérieur des groupes sociaux dominants et en grande partie entre amis, anciens amis et anciens partenaires. Plus fréquemment victimes, les étudiants non-hétérosexuels, avec la publication de photos et de rumeurs humiliantes. La cyber-agression toucherait ainsi le plus souvent les jeunes les plus populaires, les agresseurs étant le plus souvent en relations avec leurs victimes et de manière suffisamment étroite pour savoir comment leur faire du mal. Les motivations de la cyber-agression sont le plus souvent le besoin de puissance et de popularité, le prétexte d'appliquer ou le retour à des normes de conformité et la compétition pour un partenaire intime.
La cyber-intimidation, ennemie des relations intimes : Même des interactions inoffensives en ligne peuvent s'avérer problématique pour les relations intimes confirment ces psychologues de l'Université du Kansas dans une autre série d'études. La divulgation d'informations personnelles en ligne diminue l'intimité et la satisfaction du couple. Juwon Lee de l'Université du Kansas, constate qu'une utilisation fréquente de Facebook est associée à une moindre satisfaction dans les relations amoureuses, ce qui n'est pas le cas en amitié. En créant 2 profils, un très généreux d'informations personnelles, professionnelles voire intimes et l'autre plus pudique, les auteurs montrent que des participants imaginant l'un de ces profils comme celui de leur partenaire associent un profil détaillé à une moindre satisfaction dans leurs relations de couple. En bref, la divulgation à un degré élevé d'informations personnelles en ligne pourrait nuire à la relation amoureuse.
Notre image virtuelle est-elle fidèle ? Une autre série d'études de l'Université du Texas a comparé les profils de joueurs en ligne et d'adeptes de convivialité physique avec l'impression laissée aux autres avec ces deux types de comportements. Créer un avatar ou fréquenter les bars diffuse une information sur ce que nous sommes. L'étude constate que l'image des joueurs en ligne, telle que perçue par les autres joueurs n'a rien à voir avec l'image que le joueur se construit avec son avatar ou son profil. En revanche, sur une cinquantaine de cafés et de bars choisis au hasard, à partir des profils des personnes qui fréquentent ces établissements (sur le site Foursquare.com) et des observations relevées sur place, il ressort une certaine cohésion entre le profil des personnes qui fréquentent ces endroits et le profil de ces lieux mêmes. En conclusion, notre comportement dans la vraie vie laisse (heureusement) une image plus proche de ce que nous sommes réellement.
Les médias sociaux optimisent parfois notre communication: Nous utilisons les médias sociaux pour communiquer, cependant le choix même des/du média(s) online pourrait affecter la façon dont nous communiquons et ce que nous communiquons, confirme cette étude de l'Université de Pennsylvanie. Ici les auteurs ont fait l'analyse de plus de 21.000 conversations quotidiennes on et offline. Les messages textes en ligne qui permettent de marquer des pauses et de mieux réfléchir à ce qu'on va dire, sont, dans l'ensemble et selon les auteurs, plus « intéressants » que les conversations en face-à-face ou par téléphone. L'intérêt était mesuré par une entreprise marketing qui décodait les conversations en fonction des mots utilisés ?
Source: SPSP Bullying, Relationships, and Personality: How the Social Media World Maps to Social Reality
ADOS et MÉDIAS SOCIAUX: Sexting, cyberintimidation et Facebook depression
FACEBOOK Addiction: Plus forte qu'une pulsion sexuelle! -