La France est donc allé combattre les terroristes. Y a bon banania, nous tuer méchants.
« Nous allons éradiquer le terrorisme là où il se trouve » a dit vendredi dernier le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian.
A nous l’Arabie Saoudite, le Qatar (à défaut le siège du PSG, ça fait moins loin, voire la loge VIP), le Soudan, la Lybie (encore?!), l’Iran bien sûr, la Syrie (ah mince, on est avec les islamistes), l’Egypte le temps que Morsi se refasse la cerise, la Tunisie prochainement,… C’est tout un programme qui nous attend. Sacré Jean-Yves, toujours le mot pour rire.
Il est évident que parmi ces 5 000 à 6 000 combattants, rendez-vous compte de leur puissance, se trouvent des illuminés qui ne voudront pas en rester là et comptent faire du Mali une base de lancement, à partir de laquelle les gourous voudront certainement exporter leurs idéaux de pacotille et moyen-âgeux, par la force cela va sans dire, sauf pour les mous de la cervelle et les désespérés prêts à épouser la première cause venue.
Mais il est tout aussi clair qu’ils sont unis comme les doigts de deux mains et qu’aux djihadistes purs et durs se sont mêlés des touaregs dont le territoire a été rainuré de frontières par la colonisation, des trafiquants de drogues et d’armes, des jeunes paumés.
Le mot « terroriste »ne correspond ainsi qu’à une réalité diplomatique et fumeuse destinée à couvrir tous les dérapages et le non dit de la défense des intérêts français dans la région. Il est au 21 siècle et en Afrique, ce que le mot « race inférieure », « sauvage », « civiliser » étaient au 19 siècle. Un alibi.
La situation économique du Mali est un outrage à l’égard d’une grande majorité de Maliens, exclus de la répartition des richesses et du fabuleux patrimoine de leur pays et dont beaucoup, par manque d’éducation et de ressources, n’ont adhéré que plus facilement au chant des sirènes des islamistes ou se sont lancés dans le trafic, la magouille, une cause perdue quelconque, histoire d’exister ou de survivre.
Le terreau de l’intégrisme est avant tout la pauvreté et le sentiment de l’abandon définitif, mais ça les dirigeants maliens font semblant de ne pas le savoir.
Eau, électricité, écoles, infrastructures de base, écoles, éducation, formation, culture, soins élémentaires, sécurité et stabilité politique et la petite dizaine d’imbéciles barbus originels au QI d’huître auraient prêché dans le désert avant de disparaître dans le sable.
Mais on en a fait quoi des richesses qui auraient permis tout cela? Sans doute que les Islandais auraient pu montrer au Mali comment faire mais sans doute aussi que la France ne l’aurait pas laissé faire. Et dans l’affirmative, les Américains ou les Chinois pour qui l’Afrique est devenue une terre de conquête officielle, ou d’autres, car ça se bouscule au portillon, ne seraient pas restés sans rien faire. L’Afrique, c’est le taux de putschs au m²le plus élevé au Monde.
En attendant, le Mali est maintenu en état de pauvreté, son armée paumée, est réduite à s’entraîner au tir en imitant le bruit de mitraillettes avec la bouche, comme les gamins dans nos cours d’école.
Les dirigeants maliens successifs, soutenus devinez par qui, sont donc les premiers des terroristes, leurs pères spirituels, responsabilité qu’ils partagent cela va sans dire avec bien d’autres géniteurs occidentaux. Une étude du Comité catholique contre la faim et pour le développement, publiée en mars 2007, a évalué entre 100 et 180 milliards de dollars les avoirs détournés par des dirigeants au cours des dernières décennies. Un article du Journal du Mali dénonce la corruption au Mali, « un phénomène vieux comme le Monde« .
Et Areva, qui exploite les mines d’uranium au Niger, à deux encablures de là et dans l’intérêt de qui on envoie les soldats français n’a-t-elle pas un comportement terroriste? Nous vous renvoyons à ce remarquable article de Basta qui relève Les conditions d’exploitation au niveau environnemental et sanitaire des mines d’uranium qui relèvent du 19 siècle. Rappelons aussi qu’un « Collectif des mines d’uranium » s’est crée en août 2012 face à ce minable comportement.
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Il suffit d’admirer les troupes de la Sainte Alliance pour s’en convaincre: USA, Allemagne, Royaume-Uni, Espagne, Pays-Bas, Canada, Belgique, Russie, Pays-Bas. (Le Monde). Chacun y va de son effort de guerre pour aller casser du sauvage.
Reste qu’effectivement il y a des pauvres gens à sauver de quelques salopards en 4X4 et qu’il est calamiteux que les pays africains ne soient pas en mesure de le faire.
Mais qu’il soit dit que c’est parce qu’on n’a pas voulu qu’ils puissent le faire et/ou qu’on les en a empêchés. Et puis après tout, les salopards, nous les avons créés.
A lire: excellent article dans Le Grand Soir sur ces terroristes bien propres sur eux
A voir: L’Afrique, le nouvel enjeu économique Mondial, émission « Le dessous des cartes » d’Arte
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