Sur la piste du fabuleux trésor des Aztèques.
Après plusieurs tomes en plein Moyen-âge, les auteurs de « Croisade » nous emmènent au Mexique, en 1520, à l’époque des conquistadors.
Le premier volet proposé par Jean Dufaux invitait à suivre une chasse au trésor somme toute assez classique, mais pourvue d’une touche de fantastique dont il a le secret et d’un fond historique parvenant à crédibiliser et à lier l’ensemble. S’inspirant de l’invasion de l’empire de Moctezuma par l’armée d’Hernán Cortés, il proposait un récit mêlant aventure, mystère et exotisme, le tout reposant sur un sens de la narration parfaitement maîtrisé.
Si le sympathique auteur s’avère souvent brillant lors de la mise en place de ses récits, il a malheureusement parfois tendance à abuser du fantastique lors de ses conclusions. C’est à nouveau le cas lors de ce diptyque où, après une mise en bouche très prometteuse, cette suite m’a plutôt déçue au niveau du scénario. Il y a tout d’abord la part grandissante du fantastique avec l’éveil du monstre végétal Txlaka et les effets des racines sur Hernando Arroyo, mais surtout la présence d’une voix-off qui a tendance à venir plomber le récit à coups de longues explications. La prévisibilité des événements suite à l’annonce de la conclusion en début de saga n’arrange évidemment pas les choses.
Si le scénario de cette conclusion déçoit, les superbes dessins de Philippe Xavier constituent l’attrait principal de cette course poursuite en terre aztèque. Visuellement, Philippe Xavier plonge le lecteur au cœur de la civilisation Aztèque et installe une ambiance oppressante tout au long de ce diptyque. Il propose non seulement des planches de toute beauté, mais également des personnages hauts en couleurs et un découpage qui insuffle beaucoup de rythme au récit, le tout rehaussé par la colorisation experte de Jean-Jacques Chagnaud.