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Synopsis (AlloCiné) : Quand Hélène Marchal et Joachim Fox se rencontrent, ils ont chacun des vies bien différentes. Hélène dirige la prestigieuse école de danse de l’Opéra Garnier, Joachim, lui, est employé d’un miroitier de province. Mais une force étrange les unit. Au point que, sans qu’ils puissent comprendre ni comment, ni pourquoi, ils ne peuvent plus se séparer.
Voici donc le troisième long métrage de Valérie Donzelli après La Guerre est déclarée, que j'avais découvert en 2011, alors que j'étais encore à Montréal. J'ai découvert donc sa dernière création ce soir. L'occasion de retrouver de nouveau sa muse au masculin, Jérémie Elkaïm (après Polisse l'année dernière). Définitivement toujours aussi charmant. Ici il forme un duo amoureux avec Valérie Lemercier. Donzelli s'accordant le rôle plus secondaire de sa sœur, factrice dans la petite ville de Commercy, chef lieu de la fameuse Madeleine. Alors quoi penser de ce film en quelque mots. C'est bizarre, décalé, burlesque avec cette histoire de "couple" collé l'un à l'autre. L'effet miroir des deux acteurs fonctionne. On sent qu'ils ont travaillé ça en amont. Sinon la réalisatrice met bien en valeur Paris et plus particulièrement l'Opéra, mais aussi la petite ville de Commercy. Elle ne se moque pas de la province avec son œil de bobo parisienne comme cela peut être souvent le cas dans d'autre film. Ce qui est tout à fait louable. Néanmoins, il est vrai que supporter ces différents hipsters parisiens (Constance De La Porte et consoeur) dans leur petit train-train devient légèrement agassant. Béatrice de Staël est en cela des plus convaincantes et aussi très touchantes.
C'est drôle de me dire que plus jeune, mon but dans la vie était de devenir bobo... Oui je sais, c'est débile. Mais j'avais dans l'idée que si je finissais ainsi à Paris, cela serait le signe que j'avais réussi, du moins professionnellement. Néanmoins ici, tout ce que je vois c'est une succession de personnes ridicules et égocentriques telle une farandole de personnes aux lunettes les plus improbables et énormes les unes que les autres. La hipster-attitude dans toute sa splendeur. Je réalise que j'aime le côté bobo mais dans une certaine mesure et c'est ce que je déplore un peu des parisiens, et même de certains de mes amis vivant là-bas qui se sont parisianisé avec le temps. Ou tout l'art de la superficialité et du bien paraître. Et pourtant, tout ceci n'est qu'une infime partie du film, mais qui m'a vraiment gêné dans mon appréciation du long métrage dans son ensemble. Jusqu'à la bouffée d'aire new yorkaise finale. YES NEW YORK bitches!!!!! Quel bonheur de revoir ce cher Chrysler qui a été ma boussole l'été dernier pour retrouver notre hôtel. C'est drôle de voir combien je recherche les films américains indépendants à tendance hipster mais combien j'exècre la même chose dans les productions nationales... La femme est définitivement pleine de contradictions. Et moi encore plus. Disons que même dans leurs productions il y a une limite à la hipster-attitude. Je suis une fille normale dans le fond. Une fille de la campagne toute simple. Même si je pense quand même avoir un regard et une approche plus graphique et artistique que la moyenne.
Pour en revenir au film. Comme son précédent, il est décalé. Mais peut être aurais-je poussé encore plus dans le burlesque, vue le sujet, à l'image de The Party de 1968 et autre Panthère Rose, avec une pointe de Jacques Tati. Reste les seconds rôles, tous excellents : Béatrice de Staël (tantôt casse pieds, tantôt touchante dans le rôle de la meilleure amie assistée), Valérie Donzelli (la soeur fan de danse de salon), Sébastien Noiré (qui joue son gentil époux) et Serge Bozon (son fameux partenaire de danse malchanceux...), sans oublier Lyn Thibault dans le rôle de l'assistante d'Hélène à la voix si particulière qui quitte Paris pour suivre son copain au Canada, plus particulièrement Winnipeg. Good for you girl!!! Et les deux ministres interprétés par Philippe Laudenbach et Antoine Chappey. Quelle magnifique scène de striptease. Lemercier est superbe et toute en grâce. Cette course dans Paris juste vêtue d'un... rideau... est digne des meilleures pubs de parfum.