Aujourd'hui, Hakeem Olajuwon fêtait ses 50 ans. Voici son portrait, que nous vous avions présenté durant le lock-out, l'an dernier, en guise d'hommage à un des meilleurs pivots de l'histoire de la ligue.
Voici l'itinéraire incroyable d'un jeune Africain, devenu une superstar mondiale. C'est à seulement 15 ans que le jeune Akeem (sans "H") démarre la basket. Il débarque aux USA en 1980, et la légende raconte que personne n'est là pour l'accueillir afin d'aller visiter le campus de l'Université de Houston où il s'est engagé. Il démarre sa carrière NCAA en 1981, au sein de la "Phi Slama Jama" avec Clyde Drexler, une équipe reconnue pour ses qualités athlétiques supérieures. Il est déjà un joueur hors norme, et devancera l'appel de la draft en 1984 pour être sélectionné par les Rockets au sein de cette fameuse cuvée exceptionnelle (Michael Jordan, Charles Barkley et John Stockton, entre autres).
Il va alors former les "Twin Towers" avec son coéquipier, le géant aux pieds d'argile, Ralph Sampson (2.22m). Olajuwon s'établit immédiatement comme un des meilleurs intérieurs de la ligue en tournant à 20.6pts, 11.9rbds et 2.7ctres par match. Il ne sera pas rookie de l'année, mais fut le seul joueur à recevoir des voix en dehors de Michael Jordan. Mais il transforme aussi les Rockets en une superbe équipe. Il les porte à une victoire facile en finale de conférence 1986 face à des Lakers pourtant encore en pleine forme. Olajuwon se sera révélé un duel injouable, Kareem Abdul-Jabbar s'occupant du cas Sampson.
Si la défaite face aux Celtics (considéré comme une des plus fortes équipes de l'histoire) en finale sera inévitable, les Rockets ont marqué les esprits. Mais la carrière d'Olajuwon va prendre une autre tournure lorsque Sampson est transféré à Golden State. Il devient le seul leader de son équipe et va assumer ce rôle avec talent.
Il tourne en 1989, à 24.8pts, 13.5rbds (numéro 1 de la ligue) et 3.4ctres. Il tournera même à plus de 37pts et quasiment 17rbds en playoffs, mais les Rockets manquent de soutien autour de lui. Sa saison suivante sera encore plus impressionnante puisqu'il compile un quadruple-double (18pts, 16rbds, 10pds et 11ctres) un soir de folie, et reste le meilleur rebondeur de la ligue (14.0) en en devenant également le meilleur contreur (4.6). Mais cet immense succès individuel ne rejaillit pas sur son équipe. Et des tensions commencent à se faire ressentir entre le joueur et sa franchise.
Olajuwon demeurera, néanmoins, à Houston. Plusieurs jeunes joueurs rejoignent même l’effectif autour de Olajuwon à l'orée de cette saison 1993-1994, dans une ligue qui se cherche un nouveau héros suite à la retraite de celui avec qui Olajuwon aura toujours été lié d'un certain point de vue, Michael Jordan.
Hakeem (il rajouta le "H" à son prénom en 1991) signe une saison stratosphérique (27.3pts, 11.9rbds et 3.7ctres), emportant au passage le trophée de MVP. Les Rockets, irrésistibles, vont remporter le titre NBA au bout d'une bataille terrible en 7 manches face aux New York Knicks. Hakeem Olajuwon domine globalement Patrick Ewing, signe le contre décisif sur John Starks au Game 6, et remporte haut la main son premier trophée de MVP des Finales.
Mais comme en 1987, après une formidable saison, Houston va légèrement s'endormir et vivre une saison 1995 mitigée. Olajuwon est toujours énorme (27.8pts, 10.8rbds et 3.4ctres), mais Houston n'est que 6ème à l'Ouest et David Robinson lui pique son trophée de MVP. Tout cela n'annonce pas grand chose de bon, mais la revanche des Texans sera terrible.
Avec le renfort en cours de saison de son ancien partenaire d'Université Clyde Drexler, Olajuwon sera égal à lui-même et les Rockets vont remporter une-à-une chaque série qui leur est proposé sans l'avantage du terrain. Parfois difficilement (menés 1-3 par Phoenix, les Rockets s'en sortent sur le fameux "Kiss of Death" de Mario Elie au Game 7), mais toujours en maîtrisant son jeu à la perfection. Olajuwon dominera de la tête et des épaules Robinson lors du duel mythique des Finales de conférence Ouest (35.3pts, 12.5rbds et 4.2ctres), avant d'administrer une leçon (32.8pts, 11.5rbds et 2.0ctres) au jeune Shaquille O'Neal en Finale. Les Rockets sweepent le Magic, et Olajuwon remporte son second titre. Rudy Tomjanovich aura alors cette phrase, restée dans toutes les mémoires : "Don't ever underestimate the heart of a champion."
Olajuwon est au sommet de sa carrière, considéré comme le meilleur joueur au monde, et comme un des meilleurs pivots de l'histoire juste derrière Russell, Chamberlain et Jabbar.
La suite sera, néanmoins, moins glorieuse. Houston est dépossédé de son titre par les Sonics en 1996, et tentera de revenir sur le devant de la scène en montant un Big Three impensable avec Olajuwon et Drexler rejoints par Charles Barkley. L'association ne fera pas long feu, et la production individuelle de Olajuwon chute drastiquement (16.4pts et 9.8rbds en seulement 47 matchs en 1998).
Les Rockets tenteront un dernier coup en enrôlant Scottie Pippen à la place de Drexler en 1999, dans la saison écourtée par le lock-out, mais là encore, les trois anciens, au crépuscule de leur carrière, ne confirmeront jamais les promesses affichées sur le papier par un tel regroupement de talent.
Houston amorce alors un processus de reconstruction avec les jeunes pousses comme Steve Francis ou Cuttino Mobley, et Olajuwon est envoyé aux Toronto Raptors, ayant refusé la prolongation de contrat qu'on lui proposait. Aux côtés de Vince Carter, Olajuwon est à des années-lumières du joueur qu'il fut (7.1pts et 6.0rbds) et jette l'éponge après une seule saison au Canada, à 37 ans.
Hakeem Olajuwon se retire en étant le meilleur contreur de l'histoire de la NBA (ce qu'il est toujours au passage) avec plus de 3 800 contres. Il aura marqué l'histoire de la ligue par la qualité de sa technique (et notamment le fameux "Dream Shake") et son intelligence de jeu exceptionnelle pour un joueur de son gabarit. Comme il fut également un monstre défensif, il est considéré comme un des joueurs les plus complets de l'histoire.
Naturalisé Américain, il aura également fait parti de l'aventure de la Dream Team 3 aux JO d'Atlanta en 1996, remportant l'Or Olympique.
Il aura été 12 fois All-Star, 6 fois élu dans la All-NBA First Team, 5 fois élu dans la All-NBA First Defensive Team, 1 fois MVP de la saison, 2 fois MVP des Finales, et 2 fois Defensive Player of the Year.
Son numéro 34 est évidemment retiré à Houston, et il fut introduit au Hall of Fame en 2008.
Beaucoup d'intérieurs de nos jours font appel à lui pour travailler leur technique individuelle, le plus célèbre d'entre eux étant bien sur Dwight Howard. Il avait aussi beaucoup travaillé avec Yao Ming, avant son retrait des parquets.
Son contre décisif au Game 6 des Finals 1994
Sa domination face à David Robinson en finale de conférence en 1995
Son Top 10 en carrière