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Bois sauvage... Jesmyn Ward

Par Antoni

 

4ème de couv' :

A Bois Sauvage, Mississippi, en 2005. Depuis que sa mère est morte en couches, Esch, quatorze ans, s’occupe des hommes de sa famille : son père Claude, ses deux aînés, Randall et Skeeter, et Junior, le petit dernier. Esch a du mal à trouver sa place : elle couche avec les copains de ses frères pour leur faire plaisir mais c’est de Manny qu’elle est amoureuse. Et dont elle est enceinte. A qui le dire ? Skeeter n’a d’yeux que pour China, son pitbull adoré qui vient d’avoir une portée de chiots ; Randall s’entraîne pour le match de basket qui pourrait lui valoir une bourse sportive et Junior traîne dans ses pattes, en quête d’un peu d’attention. Quant à leur père, il tombe régulièrement dans la bière pour oublier qu’il est seul. Alors Esch se réfugie dans son livre favori, sur la mythologie grecque, et fait des rêves où sa mère prend les traits de Médée. Les journaux annoncent l’arrivée imminente d’une tempête. Habituée à la saison des ouragans, la famille fait ce qu’elle fait toujours : consolider la maison, rassembler de la nourriture, quitte à aller en chaparder aux alentours. Mais cette tempête n’est pas comme les autres, elle se nomme Katrina, elle est la mère de tous les ouragans. Et sa violence est sans limites…  

Bois sauvage... Jesmyn Ward

Mon avis :

337 pages. Roman publié en 2011. Avant de commencer, je voulais remercier chaleureusement Jérémy pour l'envoi de ce livre et j'en profiterai ici pour lui présenter mes plus sincères excuses pour l'avoir tant fait patienter entre l'envoi et la parution de cette chronique.

Ce roman est pour le moins atypique. 

C'est une chronique ordinaire d'une famille afro-américaine qui ne l'est pas moins. Autant vous le dire tout de suite, je n'ai pas accroché plus que cela. Le sujet m'a pourtant d'emblée attiré. Qui n'a pas été bouleversé par les atrocitées perpétrées par Katrina, l'un des plus terribles ouragans que la terre d'Amérique ait dû déplorer ? Je suis entré tête baissée dans l'histoire de cette famille aux revenus et aspirations limités, se préparant avec les moyens du bord à un affrontement perdu d'avance contre la nature.

Le style d'écriture est très épuré, dénué de tout effet qui aurait pu l'enrichir. Il est direct, agressif et tape là où ça fait mal. Et tant pis pour nos yeux prudes !!! Cela ne m'a pas choqué évidemment, c'est juste surprenant et plutôt inhabituel. J'ai néanmoins apprécié chez l'auteur ses références à la mythologie grecque, octroyant régulièrement à ses personnages une dimension tragique.

Voilà. A part ça...?

L'ouvrage, vous l'avez vu, comporte 337 pages. Katrina frappe le secteur où se démène la famille d'Esch à la page 283. Alors, si ce livre se lit à la vitesse de la lumière, il n'en demeure pas moins que les 283 premières pages se résument aux questions existentielles d'Esch (laquelle à 15 ans, est enceinte d'un garçon qui ne lui rend pas son amour et a déjà couché avec à peu près tous les garçons du voisinage), à l'obstination de son frère Skeeter (qui élève des chiens pour les vendre ou en faire des chiens de combat) et à la longue descente aux enfers de leur père, veuf, qui, lorsqu'il ne consolide pas sa maison en prévision de l'attaque de Katrina, ne trouve refuge que dans l'alcool.

Katrina est ainsi reléguée au troisième voire au quatrième plan. Elle n'est même pas un "personnage" secondaire de l'histoire, comme je l'ai cru, de prime abord. Je ne cherchais pas forcément à travers cette lecture du sensationnel ou du catastrophisme mais j'ai nettement l'impression d'avoir sombré peu à peu dans le misérabilisme d'une autre société américaine, celle qui lutte au quotidien, non pas pour se faire entendre mais juste pour sa survie. Avec le recul, je pense _ et ce ne sera que mon tout petit avis _ que l'auteur s'est trompé de cible.

Bon, ce n'est pas un article très élogieux mais je vous invite à faire votre propre opinion en le lisant à votre tour. Certains sur la blogosphère l'ont apprécié, comme vous pourrez le découvrir par la suite.

And the last, but not least, Bois sauvage a été encensé par la critique américaine. L'éditeur écrit ainsi : "c'est avec ce livre que Jesmyn Ward va connaître la reconnaissance internationale, en remportant, à la surprise générale, le National Book Award 2011, récompense littéraire suprême aux Etats-Unis." Ce qui me gêne ici, c'est la notion de "surprise générale", preuve que personne ne s'attendait à un tel succès.

Retrouvez les avis plus positifs des blogueurs suivants : A propos de livresDenis, Luna, LystigPhilisineValériane (qui n'est pas plus euphorique que moi !), Zazy.

Quant à Comète, son avis est tellement tranché qu'elle n'a pas même achevé la lecture de ce livre. En définitive, ce livre est plutôt contrasté mais présente l'avantage non négligeable de ne laisser personne indifférent. Soit il récolte l'adhésion du lecteur, soit il le plonge quelque peu dans l'expectative...  

Ma note : 2.5 / 5.

Si le sujet vous interpelle, je vous propose ce lien vers l'article wikipédia, dédié à l'ouragan Katrina. Aujourd'hui encore, la Louisiane et plus généralement le Sud-Est des Etats-Unis, panse ses plaies...

Bois sauvage... Jesmyn Ward

Ce livre est le 2ème roman lu depuis le début de l'année.

 

Bois sauvage... Jesmyn Ward


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