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Si le nom de L. Pierre ne vous dis rien, Aidan Moffat, son vrai nom, vous en dira peut être un peu plus. Ce jeune quarantenaire barbu, jovial et prolifique a été pendant 10 ans un des deux membres d’Arab Strap, soit un des groupes les plus chéris par les trentenaires indie vieillissants d’aujourd’hui. (Ne rions pas, on parlera comme ça de nous avec des groupes comme Arcade Fire, Beach House ou Grizzly Bear). Après leur séparation, chacun a fait son bonhomme de chemin, d’un côté Malcolm Middleton et sa discographie directe et exemplaire et puis notre ami Moffat de l’autre. Sous le pseudo de L. Pierre, Aidan a sorti trois albums dans la même veine que The Island Come True, à la différence qu’il n’hésitait pas à étirer en longueur ses morceaux à l’inverse de celui-ci qui se veut bien plus concis mais toujours aussi savoureux.
La principale qualité de cet album est toute simple. The Island Come True est avant tout une invitation au voyage, il faut accepter de se laisser embarquer dans cette B.O. fictive et laisser l’imaginaire prendre le dessus. Ainsi, L. Pierre nous renvoie à deux albums essentiels des années 2000. The Caretaker d’une part (8ème de notre top albums 2012) et KingCreosote & Jon Hopkins de l’autre (7ème de notre top albums 2011), tout y est encore une fois une question d’ambiance. D’entrée KAB 1340 nous transporte dans un port Ecossais, Les vagues s’abattent sur les coques des bateaux et les cloches résonnent au loin. Il faudra attendre le milieu de la chanson avant d’entendre les premières notes, elles viendront de ces violons hantés répétant en boucle la même mélodie.
Ne vous fiez pas à la pochette ou du moins pour son côté chaleureux car la musique d’Aidan Moffat sent la naphtaline, les pianos sont détraqués et les instruments passés. Jamais à la fête, l’ex Arab Strap livre un disque sombre et fantomatique. L’Ecossais semble avoir puisé ses inspirations dans les années 50, on entend ainsi, à travers les craquements et le souffle d’un vinyle fatigué, des mélodies tous droits sortis de vieux films ponctuées par des interludes intrigantes et loufoques. Tour à tour on tombe sur un jingle pub envoûtant (Now Listen!), ou une jeune fille poussant la chansonnette (Dumbum).
Bien sûr le concept aurait pu tomber à l’eau si L. Pierre n’avait pas réussi à composer ces 7 chansons toutes aussi réussies les unes que les autres. Que ce soit basé sur un piano (les très beaux Harmonic Avengers et Exits) ou d’instruments à corde, il en ressort des sentiments mêlés d’inquiétude et de tristesse.
The Island Come True n’est pas un trip nostalgique c’est la bande sonore de nos rêves, la B.O d’un film étrange qui passerait en boucle les mêmes images intrigantes et mélancoliques. Surtout, Aidan Moffat invite son auditeur à s’abandonner pour mieux laisser notre imaginaire nous contrôler. Mystérieux et beau à la fois, The Island Come True est donc un disque indispensable pour les songeurs, les étourdis et les romantiques, ceux qui passent plus souvent leur temps les yeux rivés sur les nuages que les pieds sur terre.
Label : Melodic Records
Sortie le : 14 janvier 2013
5 titres en écoute dans le lecteur à droite
Pour :
Des chips et du rosé
Les chroniques de Charlu
Sound Of Violence
With Taste
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Couci couça :
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Contre :
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