Face aux multiples initiatives de cette dernière décennie, nous commençons à le comprendre : ce n'est plus seulement le public qui doit venir au musée ; c'est le musée qui doit aussi venir à lui.
Ainsi, l'institution souhaite tout bonnement capter les publics dans leur quotidien : c'est alors que le musée-bâti sort de sa coquille, se dématérialise, pour poser son "chapiteau", "sa scène", sur les places avec les musées mobiles, dans les centres commerciaux, dans les stations de métro, mais aussi récemment dans les aéroports...
Voilà ce que propose le nouvel "Espace Musée" de Roissy-Charles de Gaulle aux 61 millions de voyageurs en transit du terminal 2E. L'inauguration de ce "nouveau service" imaginé par Francis Briest, commissaire-priseur et co-président de la société de ventes Artcurial, et par François Rubichon, n°2 d'Aéroports de Paris (ADP) a eu lieu mardi dernier.
Etouffé entre deux boutiques de luxe, cette "bulle d'art" de 250 m² consacre sa première exposition à Rodin en présentant 50 oeuvres dont Le Penseur, Le Baiser, l'Âge d'Airain... Près de 2000 visiteurs-flâneurs par an sont attendus !
Francis Briest, président et fondateur du Fonds de dotation d'Espace musées, parle d'un projet "unique au monde". Pourtant, aux Pays-Bas, l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol compte déjà un espace muséal, mais réservé au seul Rijksmuseum. Au Bourget, le galeriste américain Larry Gagosian a quant à lui ouvert en octobre un lieu d'exposition, conçu par Jean Nouvel, mais destiné à un public limité, utilisateur de jets privés.
Une visite au musée entre une parfumerie, un duty free et un Mac Do, pourquoi pas ? Ca suppose réflexion...