Cette semaine, comme chaque année entre le 18 et le 25 janvier, les chrétiens (tous ! A l’unisson !) prient lors d’une « semaine de l’unité des chrétiens ». Cette semaine cherche à promouvoir l’œcuménisme, à savoir le grand mouvement relancé par Vatican II de désir d’union des chrétiens.
Alors avant toute chose, l’on ne confond pas « l’œcuménisme » et « l’interreligieux ».
L’œcuménisme c’est le dialogue entre chrétiens, protestants, orthodoxes, anglicans et catholiques.
Le dialogue interreligieux quant à lui concerne toutes les autres religions, tant abrahamiques (Judaïsme, Islam) que spiritualités orientales etc…
L’œcuménisme, c’est ni plus ni moins que re-tricoter ce que des siècles de bisbilles ont détricoté. Vu qu’entre temps, il y a quand même des différences assez profondes, le but est de ne pas s’attaquer sur ces différences, mais plutôt de retrouver des terrains d’entente communs pour reconstruire cette unité.
Il y a eu deux grands moments de rupture entre chrétiens :
- Rupture entre les Eglises d’Orient et Rome, sur des questions dogmatiques. Pour faire très bref, au fur et à mesure que les Eglises se constituaient ici ou là, il a bien fallu créer une seule et même Eglise sur une même base dogmatique. Les conciles ont servi à cela. Pour faire très très rapide, de désaccords en désaccords, les conciles ont conduit au schisme de 1054 entre les Eglises d’Orient (Eglise Orthodoxe) et celles d’Occident (Eglise catholique - Rome)
- Rupture entre Rome et certaines Eglises : la Réforme. (Eglises protestantes et anglicanes)
Alors dans cette semaine de l’œcuménisme, que l’on soit orthodoxe, anglican ou catho, nous avons tous le même programme de prière. Déjà, je trouve cela énorme de prier comme ceci à l’unisson ! Car oui, oui nous prions ensemble, parce que :
- Nous sommes tous issus d’un même baptême qui nous fait enfants de Dieu. Et ça, ce n’est pas rien les amis. C’est comme prendre des amandes et les recouvrir d’un beau glaçage rose pour en faire une praline du feu de Dieu (c’est le cas de le dire)
- Nous nous appelons mutuellement à changer nos cœurs (se convertir quoi). Je ne pense pas que chacun dans son coin nous prions pour que l’autre « revienne dans le droit chemin de ma religion qui est la seule, l’unique et la vrai » (que les protestants prient pour la conversion des cathos qui prient pour la conversion des orthodoxes etc..). Mais je crois sincèrement que nos prières doivent être orientées vers un vécu commun, vers une conversion de nos cœurs qui reconnaissent Dieu le père.
- Nous acceptons nos différences pour mieux aussi relire l’histoire de nos divisions et soit les résorber, soit aller au-delà.
Concrètement, je trouve ces échanges vraiment super. Et très honnêtement, je n’ai jamais eu aucun souci à aller à un office anglican en Angleterre un dimanche (parce que ma p’tite dame, il y a des jours, comme le dimanche, où l’on a besoin de « sa dose » de Dieu. Alors anglican ou catho, moi je me mets sur un banc et je vais à cette rencontre) ou célébrer Pâques dans une Eglise réformée aux US (parce « qu’ Alleluia », ça se dit aussi pareil chez les autres chrétiens, ça tombe bien), ou aller allumer des cierges dans des églises orthodoxes bulgares ou grecques (souvenirs émus…..).
La seule chose qui me dérange c’est que même encore aujourd’hui nos divisions sont aussi de sombres fantômes que certains cathos agitent au moindre mouvement dans leur propre mare. Ouh lala ! Surtout ne pas trop faire de vague, surtout ne pas lancer de caillou, surtout ,surtout..car on pourrait encore se diviser ! Les cathos ont cette phobie de la scission pour devenir, ô sainte horreur pour certains, protestants ! Arrrggghhhhh !!!! C’est pourquoi aussi dès que certains trublions demandent un peu de dialogue, un peu de changement, oh Sainte Mère, mais vous n’y pensez pas !!!! On suit le chemin, on ne dévie pas de la route, on n’ose surtout pas imaginer autre chose de plus en rapport avec notre temps, de peur de faire « scission ».
Or je suis de ceux qui considèrent qu’un bon dialogue n’a jamais fait de mal à personne. Que des fois, se regarder le nombril (et se le nettoyer), ça peut faire du bien aussi.