20 questions pour améliorer www.la-communication-non-verbale.com : Cliquez ici
Nicolas Guéguen, enseignant-chercheur en psychologie sociale à l'Université de Bretagne-Sud, s'est spécialisé dans l'étude de l'influence du toucher. Dans le cadre d'une de ses recherches, il a étudié l’impact de celui-ci sur la participation des élèves en cours.
Pour cela, il a réalisé auprès de 7 groupes d'étudiants (163 au total), une expérience visant à tester l'hypothèse selon laquelle le contact tactile émis par un enseignant envers un étudiant favoriserait l'attitude volontaire de celui-ci en cours.
Cet enseignant, sans avoir connaissance de l'hypothèse sur laquelle reposait l'expérience, supervisait la réalisation d'exercices. Il passait voir quelques étudiants durant la réalisation de l'exercice (4 par classe, choisis au préalable en fonction de leur numéro de place), tout en veillant à utiliser les mêmes renforcements et encouragements verbaux (suivant des phrases pré-établies) pour chacun des sujets. Il avait pour consigne de toucher ou non, de manière aléatoire, le bras de l'étudiant pendant une seconde en le quittant. Ainsi étaient mises en oeuvre :
- une condition « sans toucher » : le professeur ne touchait pas l'élève
- une condition « avec toucher » : le professeur touchait l'élève
A la fin du cours, lorsque l'enseignant adressait au groupe, le classique « Nous allons corriger l'exercice. Quelqu'un accepterait-il de corriger l'exercice au tableau ? », celui-ci notait si les étudiants ciblés au cours de l'expérience (que l'enseignant était passé voir, touchés ou non), faisaient partie des volontaires. Les résultats suivant furent obtenus :
- 11,5% des étudiants aidés dans leur exercice et non touchés, levaient le bras pour corriger l'exercice au tableau
- 29,4% des étudiants aidés dans leur exercice et touchés, se portaient volontaires.
L'expérience a bien mis en avant, à travers des différences significatives, un effet positif du toucher sur la tendance à produire un comportement attendu de la part du toucheur. L'effet impliquant du toucher semble donc bien être également à l'oeuvre dans la relation pédagogique. Si l'ont reconnait l'importance des renforcements positifs et encouragements verbaux dans la réussite des élèves, il apparaît ici qu'un élément de communication non-verbale comme le contact tactile puisse être un facteur intéressant d'implication et de participation des élèves. Malgré la tendance actuelle à ne plus oser se toucher, maintenir un contact tactile serait bénéfique à la dynamique pédagogique.
Référence :
- N. Guéguen, « Encouragement non-verbal à participer en cours : l'effet du toucher », Psychologie et éducation , n° 51, décembre 2002.
Suivez-nous :