Résumé :
Sayaka Kurahashi va mal. Mariée à un homme d’affaires absent, mère d’une fillette de trois ans qu’elle maltraite, elle a déjà tenté de mettre fin à ses jours. Et puis il y a cette étonnante amnésie : elle n’a aucun souvenir avant l’âge de cinq ans. Plus étrange encore, les albums de famille ne renferment aucune photo d’elle au berceau, faisant ses premiers pas… Quand, à la mort de son père, elle reçoit une enveloppe contenant une énigmatique clef à tête de lion et un plan sommaire conduisant à une bâtisse isolée dans les montagnes, elle se dit que la maison recèle peut-être le secret de son mal-être. Elle demande à son ancien petit ami de l’y accompagner. Ils découvrent une construction apparemment abandonnée. L’entrée a été condamnée. Toutes les horloges sont arrêtées à la même heure. Dans une chambre d’enfant, ils trouvent le journal intime d’un petit garçon et comprennent peu à peu que cette inquiétante demeure a été le théâtre d’événements tragiques…
Mon avis :
La vie de Sayaka commence à l’âge de 5 ans. Tout son passé est effacé. Le présent est difficile pour elle, car elle n’arrive pas à avoir des relations normales avec les autres, et en particulier avec sa petite fille, qu’elle ne supporte pas, qu’elle a envie de maltraiter pour soigner ensuite. Ces relations anormales avec les autres et les enfants en particulier pourraient-elles avoir un rapport avec cette enfance dont elle ignore tout ? À la mort de son père, elle trouve une carte et une clé. À quoi cela peut-il correspondre ? Elle demande à son ancien petit ami de l’accompagner sur place. Une construction isolée, au milieu de nulle part… Ils décident de tout fouiller et petit à petit, ils trouvent certains éléments, quelques souvenirs remontent… Ils tentent de reconstruire la vie des personnes qui hantent les murs de cette maison. Inhabitée depuis plus de 23 ans, elle semble toutefois avoir été entretenue…Un roman à suspense, psychologique. Ce n’est pas un polar. C’est une quête d’identité, la recherche de construction d’un passé basé sur des impressions éphémères plutôt que sur des souvenirs. La lecture du journal intime du petit garçon donne des pistes, mais encore faut- il comprendre à quels évènements et à qui il fait référence. Un indice amène souvent plus de questions que de réponses… Pourquoi toute la vie s’est arrêtée un certain jour à une certaine heure ? Les habitants sont-ils partis, ont-ils été tués, personne ne le sait… Personne dans la région ne se souvient avoir vu des gens dans cette maison, qui semble pourtant avoir été habitée par une famille. Quel est le lien entre Sayaka et la maison ? Existe-t-il vraiment ?
Un petit livre que je recommande vivement.
La maison où je suis mort autrefois – Keigo Higashino. Éditions Actes sud
Date de parution : 03/04/2010