Il y a peu je me plaignais de la pluie, du vent, du froid. A de nombreuses reprises, en toute bonne conscience je râlais. Et puis un commentaire m’a rappelé qu’il est des personnes bien plus à plaindre que nous, que moi dont le toit fuit, ceux qui n’en ont pas.
Ceux qui au quotidien je croise sur mon chemin sans même les regarder, ceux auxquels dans mes bons jours, lorsque je ne suis pas trop pressée je fais l’aumône d’un sourire, d’une piècette sans importance. Sans importance pour moi, mais qui les rapproche de leur pitance.
Et puis il y a ceux qui se raccroche à leur chien comme à une bouée, pour s’accrocher à la vie, voir leur reflet dans des yeux. Chien qui leur interdit l’entrée dans les refuges, l’accès à un lit, de la chaleur pour quelques heures. Un chien comme unique compagnon, unique possession, unique patrimoine. Un chien pour se protéger des dangers, pour se réchauffer, pour attirer l’attention.
Enfin il y a les femmes. Femmes fragilisées par la promiscuité, femmes devenues proies, femmes qui se battent pour conserver leur dignité, femmes parfois ont l’incroyable élégance de demeurer coquettes, pourquoi, pour qui d’autre qu’elles-mêmes, femmes dont je ne peux, ne veux imaginer le quotidien, moi bien au chaud sous ma couette.
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