Par ces jours de froidure, rien ne vaut la dégustation de chocolat pour se redonner le moral.
Et parmi les artisans-Maîtres que je connais, il y a près de chez moi l'un des meilleurs au monde : Jean-Paul Hévin.
Nous n'avons pas résisté, samedi matin, alors que les trottoirs glissaient comme la surface d'une patinoire, à entrer rue Vavin dans sa jolie boutique où les chocolats sont présentés comme des joyaux, et où le jardin de l'arrière était comme figé dans la mousse carbonique ou les blancs en neige.
Nous y avons acheté le gâteau d'anniversaire de Benjamin, mais aussi, pour attendre, et parce que c'était irrésistible, une galette des rois pour deux : une tuerie ....
C'était le dernier jour des galettes, qui recèlent trois secrets aussi invraisemblables que déments : un feuilleté au chocolat, une frangipane peu sucrée et des copeaux de chocolat qui fondent quand on passe la galette au four.
Jean-Paul Hévin, c'est la trajectoire rêvée d'un petit provincial hyper-doué.
Il est né en 1957 dans la Mayenne, il adore faire des gâteaux, il passe son CAP, monte à Paris où il travaille à l'Intercontinental, puis à l'hôtel Nikko, avec Joël Robuchon (ici à gauche), remporte le prestigieux titre de Meilleur Ouvrier de France en 1986. Il installe sa première boutique "Au Petit boulé", avenue de la Motte-Piquet en 1997 (moi, je travaillais à l'époque rue de Grenelle) puis rue Vavin en 1990 à deux pas de chez nous, en 1997 rue Saint-Honoré, et puis parallèlement à Tokyo et Hiroshima, Hong Kong, Taïwan ... Sans doute est-il encore plus connu au Japon que chez nous puisqu'il fut nommé le premier chocolatier présent eu Japon en 2004 par un prestigieux journal ...
Une réussite française emblématique, ouverte à la mondialisation ... Un exemple à suivre !
Son chocolat puissant, subtil et tendre .... à tomber. C'est diabolique, à moins, comme je le dis souvent, que ce goût extraordinaire ne soit directement une preuve de l'existence de Dieu ...
Boutique : 3 rue Vavin, Paris 6ème.