Hell School T1, rituels

Hina et Bastien intègrent une école privée très spéciale. Comme tous les nouveaux, ils doivent subir un bizutage difficile pour intégrer le groupe…

Scénario de Dugomier, dessin de Benoit Ers, Public conseillé : Adolescent, Adulte

Style : Polar initiatique Paru au Lombard, le 11 janvier 2013 Share

L’histoire

C’est la rentrée des classes à l’Université de l’Excellence, une école privée particulièrement sévère, isolée sur une île méditerranéenne. Les nouveaux élèves se pressent sur le bateau qui les amène vers leur nouvelle résidence. Hina et Bastien se distinguent du groupe par leur tenue vestimentaire (cheveux bleus, jean déchiré pour l’une, look rasta pour l’autre) et leur caractère rebelle.
L’accueil des nouveaux, appelés « les Batards », est glacial. Franck, le « président des anciens », leur impose un rituel d’initiation (autrement dit un bizutage) et des lois très strictes s’ils veulent intégrer le groupe. Mis à l’écart du rituel et rejoints par un troisième élève (Boris), Bastien et Hina découvrent peu à peu toutes les bizarreries de l’établissement et des vieux secrets bien enfouis…

Mes Partenaires

Une belle mise en place

Revoici le duo formé sur « Les démons d’Alexia » pour cette nouvelle série. Sur « Hell School », Ers et Dugomier mettent de côté (complètement ?) le paranormal, mais continuent l’exploration des rapports humains et plus particulièrement des adolescents.
Après une mise en place rapide et efficace, Dugomier fait monter petit à petit la tension dans une mise en scène impeccable. Excepté le flash-back de l’introduction (qui éclaire le récit d’une tension dramatique), le modèle classique est parfaitement respecté : unité de lieu (l’ile isolée), unité de temps et unité d’action. Il introduit tranquillement tous les personnages avec leurs particularités, tout en exposant les rapports de force en jeu. Ses dialogues percutants et parfois crus sonnent justes et vrais. Son sens de l’intrigue et des rebondissements fait monter petit à petit la tension jusqu’au paroxysme du « cliffhanger » final.

Une aventure seulement ?

Dans « Hell School », Dugomier et Ers abordent des sujets ambitieux. Ils explorent l’individualité et la perte de libre-arbitre au sein d’un groupe. Ils s’interrogent sur la construction de l’identité chez les adolescents et leur relation à l’ordre établi. Sous couvert d’une intrigue un peu glauque pour « adolescent boutonneux », Ers et Dugomier abordent des sujets forts et délicats, qui dépassent largement le cadre de la simple aventure.

Le dessin

Fidèle à son travail sur « Les démons d’Alexia », Dugomier nous sert un dessin très « école Marcinel ». Sa « ligne claire » et son découpage parfait permettent une lecture aisée de l’album. Son dessin très accessible, confronté au thème inquiétant et sombre de Dugomier, aboutit à un résultat très personnel et étonnant.

Ce que j’en pense

On ne change pas une équipe qui gagne. Avec ce premier tome, Ers et Dugomier vous posent une histoire comme « pas deux ». Sous leurs plumes et leurs pinceaux, préparez-vous à vivre par procuration, une histoire d’adolescents en quête d’identité. Jeunes rebelles à l’autorité, Hina, Bastien et Boris devront choisir, malgré les risques encourus, entre leur individualité et le groupe. C’est un beau premier tome, qui annonce une série bien construite à haute tension, à découvrir de toute urgence.