Les hôpitaux français ne connaîtront pas en 2013 une amélioration de leur situation ni de la qualité de leurs soins.
Par Thibault Doidy de Kerguelen.
1,7% de baisse des tarifs
Réélu mercredi dernier à la tête de la Fédération hospitalière de France (FHF), Frédéric Valletoux est déjà obligé de monter au front. Dans une lettre adressée à Marisol Touraine, ministre de la santé, il fait part «de sa consternation devant les intentions du gouvernement». En effet, dès le lendemain de sa réélection, la FHF s’est vue signifier que les tarifs des hôpitaux publics diminueraient «de l’ordre de 1,71%» au 1er mars prochain. Il s’agit des tarifs des actes médicaux facturés par les établissements de santé à la Sécurité sociale et qui évoluent chaque année en fonction de l’activité réalisée («T2A»). Cette décision serait liée au surcroît d’activité constaté et à une perspective de «progression significative» (quand l’activité dépasse la prévision ou qu’elle s’apprête à être forte, le gouvernement baisse les prix, c’est la régulation «prix-volume»).
La FHF est très en colère
Une réduction de 1,71% ajoutée à l’augmentation du coût de l’ordre de 2% (certains soins comme la radiothérapie ont augmenté de 4,7%), cela représente une baisse de 3,7% en Euro constant. Une vraie catastrophe pour un secteur qui fait face à une augmentation de 4% de ses volumes. La FHF est d’autant plus furieuse que la baisse des tarifs des cliniques privées serait moindre (0,53%) au motif que leur activité serait stable. «Ceci est incompréhensible», fustige Frédéric Valletoux qui affirme qu’une telle décision «serait intolérable pour les hospitaliers publics». Le motif de cette jalousie vient de ce que le gouvernement s’était engagé à diminuer les tarifs des cliniques parce qu’elles vont bénéficier du crédit d’impôt compétitivité (à la différence des hôpitaux), afin d’éviter qu’elles ne bénéficient d’un avantage concurrentiel. Sur ce plan, le Président de la FHF, mais c’est son rôle, est parfaitement partial, puisqu’il a accès aux canaux institutionnels de financement et aux crédits MIGAC, ce qui n’est pas le cas de ses concurrents privés. La FHF réclame désormais une baisse «identique» ainsi qu’une hausse importante de l’enveloppe forfaitaire réservée aux missions de service public.
Une gestion idéologique du budget de la santé
La FHF devrait néanmoins connaitre un fort développement de l’activité « avortement » de ses établissements, puisque cet acte (médical ?) est désormais remboursé à 100% depuis le premier janvier par la Sécurité Sociale et, alors que tous les remboursements maladie et soins sont en baisse, bénéficiera d’une revalorisation de 50% à compter du premier mars.
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