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PARIS - SEMAINE DE LA MODE MASCULINE - 20 janvier 2013 (fin)

Publié le 20 janvier 2013 par Fabricegil @thenewreporter

La neige aurait-elle définitivement recouvert Paris et ses trottoirs glissants, dont l’esthétisme immaculée laisse apparaître un brin de paix et de vérité ?Pas très pratique, toutefois, de courir sur une neige "craspouillasse", simplement pour avoir le privilège d'assister à temps, aux dernières présentations masculines. C'était le dernier jour, aujourd'hui, pour ces défilés masculins hiver 2013-14. 
Une saison qui s'est achevé avec Saint Laurent (que j’ai loupé volontiers tant H.S. m’irrite).Que voulez-vous… il faut de tout pour faire un monde !

Le salon impérial de l’hôtel Westin-Vendôme (ancien hôtel Intercontinental) a des airs de vieux musée, avec ses plafonds richement ornés, ses peintures précieuses et ses lustres imposants.Red Carpet est le thème sur lequel a finement planché Rynshu; Le résultat est plutôt convaincant : en témoigne une collection charismatique, délicate, voire aristocratique !Le souci du détail et Rynshu Hashimoto ne font qu’un, lui qui s’évertue chaque saison à vouloir offrir ce qu’il y a de mieux en termes de matières, de travail.Le noir Black Style, saupoudré de gris et de soutaches de blancs affichent des allures princières avec ou sans motifs camouflage. Les costumes divinement exécutés, laissent apparaître des pantalons sarouel brodés de sequins – plissés soleil à l’entrejambe.Quelques effets d’astrakans ici et là, embellissent un vestiaire sacrément abouti.Seul bémol : les vestiaires masculins et féminins, présentés de façon synchronique, ne font pas bon ménage.Chez Bernhard Willhelm, on opte pour une méthode surprenante, en installant un décor de roches, affublées d’un rouge à lèvres géant autour duquel les journalistes debout s’installent – là ou les photographes ont laissé de la place. Subitement apparu de nulle part, de jeunes garçons et filles, dont l’état primaire dérange, courent, rampent et crient comme aurait pu le faire nos descendants de la préhistoire. Une communauté étrange et sauvage de "primates" se présente sous nos yeux dans une folie fanatique et fantastique.En collaboration avec Josh Johnson et The William Forsythe company, Bernhard Willhelm savoure le luxe de la performance et de l’art plus que celui de la mode.C’est inattendu, certes, et l’habileté du designer s’appréhende surtout, et avant tout dans un discours. Une réflexion philosophique qui pousse à méditer, à raisonner sur notre condition d’humains face aux excès superficiels du monde.Le final est particulièrement intéressant : un à un, les jeunes anthropoïdes caressent leurs visages sur le bâton rouge du lipstick et s’en imprègnent grossièrement. Symbole de beauté par excellence, le rouge à lèvres ainsi déposé, semble calmer les ardeurs du groupe jusqu’au point d’en éprouver une certaine fierté. La fierté d’être beau… intérieurement,  je le suppose.

Il y a foule chez Qasimi Hommes, avec les têtes qu’il faut pour confirmer l’engouement amorcé depuis plusieurs saisons déjà. L’hiver 2013-14 s’inspire de la nature psychotique de l’homme. Un terme générique qui évoque le plus souvent une perte de contact avec la réalité chez l’individu.La collection s’appuie franchement sur le film noir controversé The Third Man, dépeint avec un véritable souci documentaire et une force stylistique cinématographique qui se ressent de l’influence de l’expressionisme allemand.Peau de mouton, tricot jacquard en soie, cuir et papier composent un éventail de matières efficaces et docilement domptées. Du "short d’hiver" aux pantalons larges en passant par des vestes de belles factures, Qasimi Hommes raconte une histoire mystérieuse, confiante et intrigante. Un univers onirique et cérébral vraiment plaisant, je l'avoue. 
Au Terrains de Tennis de Paris, les jeunes hommes de Thom Browne, yeux bandés, habillés du traditionnel costume gris et coiffés d’un bonnet style Mary Ingalls, frappent l’armature en bois d’une future maisonnée à coup de marteaux. Spectacle étrange et bien orchestré offert aux yeux des invités qui rentrent dans la salle. Un à un, leurs "frères" apparaissent et entrent dans l’édifice naissant, dont le jeu de portes noires laisse encore interrogatif. Paisiblement, les hommes de Thom avancent dans de longs manteaux, des vestes matelassés/cloqués jouant les superpositions multiples sur des jupes et des pantalons mi-mollets, des shorts laissant apparaître des tire-chaussettes, le tout chapeauté par un couvre-chef parfaitement carré, mallette attaché-case en mains.L’allure est stricte, rigide, voire robotique.Pour le final, l’esprit stylistique et les codes couleurs des textiles noirs gansés de blanc ou l’inverse, rappelle étrangement ceux de Chanel. Serait-ce un hommage ?Fabrice GilDemain place à la Couture : Christophe Josse, Maurizio Galante, Iris Van Herpen et Alexis Mabille.

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