Contrairement aux espoirs de Paris, ce qui s’est passé près d’In Amenas, où seuls les ressortissants occidentaux ont été retenus comme otages, n’aura pas pour conséquences un sursaut de leurs États respectifs pour combattre l’internationalisation de l’islamisme radical. La lucidité inciterait plutôt à la prudence: l’Union européenne soutient l’initiative française au Mali par quelques encouragements aussi verbalisés que parcimonieux. Et autant de matériels de transport. Aucun des pays membres de l’UE ne souhaite être désigné comme objectif prioritaire par un ennemi invisible et multiforme. La Chine s’occupe des îles Senkaku, Obama des armes à feu. Outre le schisme entre "l’indulgence française" obligée et les réactions des capitales étrangères sur l’assaut donné par Alger, l’Europe reste dubitative à l’image de cet éditorial de la Frankfurter Allgemeine Zeitung où l’auteur se demande: "qui est prêt à mettre un terme à cette déstabilisation?". Avant d’ébaucher une réponse en rappelant que "l’invasion soviétique en Afghanistan a accouché de la terreur islamiste de l’Afrique du nord à l’Asie du sud". Si Die Welt appelle, pour sa part, l’Allemagne à considérer ses "intérêts" au Mali, le quotidien n’en souligne pas moins la dimension "néocoloniale" du dossier. Une responsabilité historique de l’Hexagone. Il y a une bonne vingtaine d’années, un ambassadeur de France à Bamako ironisait: "le seul jour de l’année où l’épouse du président malien prenait un avion privé pour Genève, c’était le lendemain de l’arrivée de l’enveloppe française de la coopération". Est-ce aux militaires à réparer les dégâts engendrés par la corruption?
Outre le coût financier, facteur particulièrement défavorable à la pérennité des Opex en ces temps de disette économique, la durée en termes de mois à peine esquivée par François Hollande fait redouter le pire: la motilité pour les tortionnaires, l’enlisement pour les libérateurs. Malgré la "montée en puissance" et "l’intensification des opérations" par les forces française...