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A$AP Rocky - LONG.LIVE.A$AP (review)

Publié le 20 janvier 2013 par Urbansoul @urbansoulmag
A$AP Rocky - LongLiveA$ap Je vais être honnête avec vous : je n’attendais pas le premier opus d’A$AP Rocky fébrile et impatiente, scandant des #LONGLIVEA$AP tous les jours sur Twitter. Je n’ai même jamais vraiment porté attention à ce qu’il faisait auparavant. Mais le rappeur a fini par piquer ma curiosité. Et ça, ça vaut déjà une gommette.

Pour être encore plus franche, je n’avais même jamais pris la peine d’écouter ses mixtape Live.Love.A$AP et Deep Purple, dont je ne connaissais que le Purple Swag. C’est donc à ce morceau et à quelques collaborations (avec Usher, Rihanna…) que ma culture A$AP était réduite avant la découverte de ce premier opus.

LONG.LIVE.A$AP démarre sur un coup de tonnerre et une première piste éponyme qui, selon moi, donne parfaitement le ton d’un album riche en surprises, tant sur le plan musical, qu’à un niveau lyrical ou vocal. Le festival des contrastes débute dès ce premier titre où couplets sombres se mêlent à un refrain fantomatique mais aérien empruntant presque à la voix angélique de Pharrell Williams.

En réalité, ce jeu d’oppositions commence même avant d’avoir appuyé sur « play » avec une pochette en noir et blanc et une tracklist où Hell et Angels se côtoient. Sur le disque, Dieu fait même de curieuses irruptions au beau milieu de paroles traitant de sexe, argent et drogue.

PMW. Pussy, money, weed : c’est d’ailleurs à cela que se résume le contenu de l’album. La mode en plus, notre Fashion Killa étant un fervent admirateur de nos designers belges Raf Simons et Margiela. Mais pour une fois, j’ai choisi d’arrêter de me focaliser sur le texte rendant hommage aux traditionnels clichés du hip-hop et laissant une grande place au name-dropping. Ce fut tout à mon avantage car cela m’aura permis de profiter de jolis coups de théâtre en fin de course…

De toute façon, Rakim Mayers le dit lui-même dans Suddenly : « Don’t view me as no conscious cat, this ain’t no conscious rap. Fuck the conscious crap, my mac’ll push your conscience back ». J’ai donc préféré m’extasier sur d’autres détails tels que les arrangements et structures parfois très étonnantes (ainsi LVL ne consiste qu’en deux couplets), l’excellente production (que l’on doit en partie au rappeur), son chant qui se laisse vraiment bien apprécié ou son flow si posé s’emballant parfois le temps d’une phrase ou d’un couplet entier.

À l’heure où l’auto-tune continue à ravager le milieu du hip-hop, il est également intéressant de voir qu’A$AP Rocky choisit délibérément d’appliquer une technique de distorsion donnant à sa voix une soudaine lourdeur comme si elle était tout droit sortie des abysses. Le gimmick perd toutefois de sa puissance tant on en abuse tout au long de l’album. Je n’aurai pas été très fan non plus du macabre Jodye, track additionnelle oppressante qui me rappelle étrangement Tyler the Creator & ses compères d’Odd Future.

Les vraies bonnes surprises se cachent pourtant dans les bonus et la seconde moitié de l’opus… Rakim frappe fort en se dévoilant enfin dans ses deux dernières chansons, évoquant ses pensées suicidaires dans Phoenix ou son enfance dans Suddenly. Mais en fin de compte, je m’aperçois que plus que tout autre chose, c’est sa propre curiosité qui a attisé la mienne au fil des morceaux ; celle-la même qui l’a poussé à proposer des collaborations inattendues avec Skrillex (Wild For The Night), son ami de longue date et Florence Welch qui est elle-même venue solliciter l’artiste :

« C’est une grande fan et elle m’a contactée, avait-il expliqué à MTV. Je ne vais pas vous mentir : je ne connaissais pas sa musique donc quand j’ai appris qu’elle était fascinée par mon style, c’est là que mon engouement pour elle a commencé. Je me suis mis à faire des recherches et je suis devenu fan. »

C’est aussi un peu par hasard que cet album est arrivé dans mes mains, pour finir par me conquérir, à coups d’écoutes répétitives. Et voilà comment je me retrouve aujourd’hui à crier à mon tour LONG.LIVE.A$AP, persuadée que Rakim en garde sous le pied…

À écouter d’urgence : Long.Live.A$AP, Fashion Killa, Phoenix, I Come Apart.
A$AP Rocky LONG.LIVE.A$AP (Deluxe edition), dans les bacs depuis le 11 janvier (Sony Music).


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