« Tout citoyen pourra demander dans tous les dépôts, aux jours et aux heures qui seront fixés, communication des pièces qu’ils renferment. » La loi du 7 Messidor de l’an II (25 juin 1794) sur l’organisation des archives proclamait clairement, dans le prolongement de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, l’accès libre à chacun. Avec des sites franciliens saturés ou difficiles d’accès, les Archives nationales ont obtenu de l’État la construction d’un nouveau bâtiment à Pierrefitte-sur-Seine, à deux pas de la station de métro Saint-Denis-Université.
Le projet des architectes italiens Massimiliano et Doriana Fuksas, à la parenté évidente avec d’autres réalisations de leur agence comme le lycée hôtelier Georges-Frêche de Montpellier et la Foire de Milan, se compose de deux parties bien identifiables.
« Un bâtiment-coffre fermé, compact, opaque avec des ouvertures limitées pour conserver l’inertie thermique, contient les archives, explique un membre de l’agence Fuksas. Il est l’un des bâtiments les moins énergivores de France et le plus grand site d’archives en Europe. Ce monolithe dialogue avec des bâtiments satellites suspendus au-dessus de bassins d’eau. »
La façade du bâtiment-coffre est habillée d’une peau d’aluminium qui reflète la lumière et dessine des losanges. Sur les satellites et la structure porteuse extérieure, on retrouve ces mêmes losanges, jusqu’à saturation, et ces effets de reflets et de transparence avec les baies vitrées et les bassins d’eau.